Axel de Tarlé, Géraldine Woessner et Sophie Larmoyer font le point sur l'actualité du jour.
Axel de Tarlé, expert économie
La démission de Matéo Renzi après la victoire du "Non" au référendum italien.
Ce camouflet pour le Premier ministre Italien est-il susceptible de rouvrir la crise de l'Euro ?
Bien sûr, vous avez l'opposition, le parti de Beppé Grillo, qui réclame un référendum sur la sortie de l'euro.
Ce qui aurait des conséquences très graves parce que là, ce n'est pas comme avec la Grande Bretagne puisque l’on parle pour l'Italie de changer de monnaie, d'abandonner l'euro. Une décision qui aurait des conséquences et des implications que personne n'est capable de mesurer puisque ça n'a jamais été fait.
Même si, pas de panique, ce n'est là qu'un scénario hypothétique puisqu’il n’y a pas de référendum de prévu et que les Italiens restent attaché à 67% à l'Euro.
Cette incertitude va néanmoins provoquer une hausse des taux d'intérêts préjudiciable pour le pays.
On s'inquiète beaucoup pour les banques italiennes ?
C'est la menace immédiate.
En Italie, contrairement à la France, les banques sont malades.
L'Italie concentre à elle seule un tiers des créances douteuses de la zone euro, des prêts à risque.
La première et surtout la troisième banque du pays ont besoin d'urgence de lever respectivement cinq milliards et 13 milliards d'euros.
Le climat et l'incertitude politique rend périlleuse ces opérations.
Il y a également la crainte une panique bancaire avec des gens qui retirent leur argent des banques, ce qui précipite la faillite de la banque.
Il va falloir très vite, nommer un nouveau Premier ministre pour rassurer.
Sophie Larmoyer, experte international
Quelques mesures contraignantes ont été prises pour faire face au pic de pollution à Paris mais toujours pas de circulation alternée, envisagée pour demain peut-être. Comment gère-ton la pollution ailleurs, dans les capitales européennes ?
En cas de pics, toutes les grandes villes ont à peu près les mêmes outils : réduction de la vitesse, gratuité du stationnement et des transports publics et circulation alternée. Ça se fait beaucoup en Italie notamment, qui est particulièrement touchée par la pollution de l’air.
Mais un pic de pollution, c’est la partie visible de l’iceberg !
Oui, selon l’OMS, 92% de la population mondiale respire un air trop pollué. Le problème c’est ce que l’on respire au quotidien.
Exactement, d’où l’importance des mesures mises en place en amont, pour prévenir et éviter les pics de pollution.
Et là, en Europe, 200 villes pratiquent déjà ce que Paris est en train de mettre en place. elles limitent leur accès aux véhicules polluants, en créant des "zones à faibles émissions". C’est la Suède qui a commencé, en 1996. Aujourd’hui, un bus qui a plus de six ans n’entre pas dans Stockholm. Ça marche, parce qu’il y a des contrôles et des amendes : si vous roulez dans le centre de Berlin avec une voiture qui n’est pas aux normes, c’est 40 euros et un point de permis. Dans Stockholm c’est 113 euros et à Londres c’est pire : 600 euros pour un particulier, le double pour un poids-lourd. Et le résultat peut être spectaculaire : jusqu’à 40% de baisse de concentration de particules fines.
Dans certaines de ces villes il y a des péages urbains aussi.
Oui c’est un autre outil pour décongestionner la circulation. Alors dans certaines villes par exemple vous payez moins cher si vous roulez en horaire décalé ou bien c’est fonction de votre voiture : pour aller dans le centre de Milan, ce sera gratuit en voiture électrique, mais 12 euros si votre voiture est polluante. Ce qui au fil des années évidemment, réduit la part des véhicules polluants.
Et à ce propos d’ailleurs, ce vendredi les villes de Paris, Athènes, Madrid et Mexico se sont engagées à ce qu’il n’y ait plus de véhicules diesel sur leurs territoires d’ici 2025.
Il faut préciser que les voitures sont responsables d’une part seulement de la pollution, un tiers c’est ça ?
A peu près, oui, 27% des particules fines proviennent de la circulation, selon Airparif.
Géraldine Woessner pour le Vrai faux de l'info
Le Vrai-Faux de l’Info avec l’inquiétude de Nicolas Dupont-Aignan.
Le président de Debout la France alarmé par la mort suspecte de trois patients souffrant d’un cancer à l’hôpital de Nantes. On venait de changer leur protocole médical pour palier l’absence d’un médicament.
Nicolas Dupont-Aignan : "L'industrie pharmaceutique ? Dans des hôpitaux, il n'y a plus de médicaments anti cancer parce qu'ils sont fabriqués en monopole en Chine" .
Il n’y a plus d’anticancéreux dans certains hôpitaux parce qu’ils sont fabriqués en monopole en Chine, c’est vrai ou c’est faux ?
C’est partiellement vrai, Thomas, même s’il faut relativiser cette affirmation. D’abord, oui, les pénuries de médicaments sont de plus en plus fréquentes dans les hôpitaux, en ce moment, selon l’Agence nationale de Sécurité du Médicament, 22 produits, d’intérêt thérapeutique majeur, c’est à dire pour lesquels il n’y a d’alternative disponible, sont en rupture de stock, 12 autres en tension d’approvisionnement, parmi eux c’est vrai, des anti-cancéreux. Les pharmaciens d’hôpitaux que nous avons appelé nous l’ont tous confirmé : c’est pour eux un problème récurrent. Maintenant, les causes de ces tensions sont multiples et elles sont liées à la globalisation. Le marché du médicament, qui est énorme, s’est à la fois, globalisé et atomisé. Pour aller vite, autrefois la chaine de fabrication était basée en France ou dans des pays proches, ce n’est plus cas aujourd’hui.
Ils sont fabriqués où ces médicaments ? En Chine ?
Alors pas forcément en Chine mais la matière première qui les rend efficace, oui, vient souvent d’Asie. 53% des principes actifs utilisés dans les médicaments viennent désormais de Chine, 22% de l’Inde, selon L’Agence européenne du médicament. Tout simplement parce que les coûts de production de ces molécules là-bas, sont 20 à 30% inférieurs, les normes sanitaires et environnementales y sont également moins contraignantes. Les laboratoires se sont rués sur ce marché pour produire en masse, des génériques qui sont vendus chez nous, pas loin du prix coûtant.
Le problème, c’est que ça crée une forme de dépendance pour certains labo. qui ont un fournisseur unique. Il faut quand même relativiser, les problèmes de matières premières sont responsables de 16% seulement des ruptures de stocks. Il y a d'autres écueils notamment quand des médicaments ne sont fabriqués que dans une seule usine par exemple, et c'est de plus en plus le cas pour les plus complexes. Au moindre grain de sable, tout s’arrête. Certains labos peuvent être aussi tentés, quand il y a de faibles stocks, de vendre au pays qui paiera le plus cher. La loi en France, évolue pour sécuriser ces approvisionnements, sans pouvoir empêcher tous les drames, quand on joue sa vie, tout au bout de la chaîne.