Chaque matin, Pierre de Vilno fait le point sur les dernières innovations automobiles.
Dossiers spécial : coup de projecteur sur les rallyes automobiles
Qui, aujourd’hui, s’intéresse aux rallyes auto? Quelle est la proportion des gens qui soit se déplacent, soit regardent les rallyes automobiles à la télévision ?
Cette réflexion vient du séjour de Pierre De Vilno durant quatre jours en Suède, où il a suivi, grâce à l’équipe de Hyundai, cette petite étape dans le championnat du monde de WRC (la catégorie la plus prestigieuse, la Ligue 1 du rallye auto). Il a pu découvrir, ou plutôt redécouvrir un monde, qui n’est plus le même qu’il y a vingt ans.
C’est-à-dire ?
Tout simplement, il y a moins de monde. Autrefois, les rallyes attiraient les foules et les courses automobiles étaient des mythes. Relisez Cette histoire-là d’Alessandro Baricco, revivez la course qui partit de Versailles en 1903, lorsque l’automobile était reine. Il y a vingt ou trente ans encore, les coureurs auto, rallye ou formule1, étaient des stars intersidérales comme Michèle Mouton, Didier Auriol, Bernard Darniche, Jean Todt, Ari Vatanen, Sobieslaw Zasada qui sont des noms de légende. Sébastien Loeb récemment également, bien sûr. Aujourd’hui, des prodiges comme Sébastien Ogier et Thierry Neuville sont connus, mais ce n’est pas la même dimension.
Le rallye attire, aujourd’hui, les passionnés d’une part et d’autre part les autochtones, qui sont là pour faire la fête. Le rallye de Suède attire des spectateurs scandinaves, slaves, européens. Tous sont là aux abords des passages mythiques de la course, comme la fameuse "Colin’s Crest", cette butte, en hommage à Colin McRae, où les voitures, lancées à 150 à l’heure font des sauts de 45 mètres.
L’ambiance est bon enfant, on fait rôtir des saucisses et on boit de la bière autour de feux de camp tandis que le soleil chauffe les bonnets et les cagoules, car il fait -10 degrés. Cette une ambiance différente bien sûr sur les rallyes du Portugal, du Mexique, ou de Sardaigne.
Pourquoi cette baisse d’engouement ?
La voiture. Car on est passé de la voiture star à la voiture ennemie. Celle qui fait des morts sur les routes, celle qui pollue, celle produite par des constructeurs qui veulent cacher les vrais chiffres du CO2 et de NOX, celle qui se fait flasher par les radars, celle qui, malheureusement, sort encore de la route pendant les spéciales et fauche ce public de passionnés.
Est-ce la fin du rallye ?
Pas encore, même si certains se penchent de plus en plus sur des e-rallyes, ces voitures électriques qui ne font pas de bruit, pas de pollution et qui ont une autonomie suffisante sur les spéciales.
Les clubs sont là, partout, dans le monde entier. Des anciens pilotes polonais sont venus au dernier rallye Monte Carle avec leurs Zastava et Fiat 125 des années 1970. Aujourd’hui, des prodiges comme Ogier, Neuville, ou le jeune néo-zélandais Paddon, avec lequel Pierre De Vilno eu la chance de co-piloter sont là pour assurer la relève. Espérons juste que l’engouement pour ces écuries de campagne soit encore intact, pendant de longues années.
Pour voir la petite ballade de Pierre De Vilno avec Haydden Paddon sur Hyundai i-20 en images, cliquez ici.