Chaque matin, Pierre de Vilno fait le point sur les dernières innovations automobiles.
Ça fait longtemps qu'on l'attendait, la grande Alfa, celle qui avait disparu des écrans radars avec l'arrêt de la 159. La voilà qui revient, avec un nom emprunté à la légende d'Alfa Romeo : la Giulia, une berline mythique et compacte à la fois produite de 1962 à 1977 sous de multiples carrosseries, dont une très carrée, dans les années 70.
La nouvelle Giulia annonce la couleur tout de suite. Il s'agit là de concurrencer les segments D premium comme la BMW série 3, la Mercedes Classe C ou encore l'Audi A4, mais principalement les deux premières, puisque, revers dans l'histoire automobile, on revient à la propulsion comme sur les Mercedes et les BMW.
La propulsion ? Mais c'est dangereux ça ?
C'est le mot qu'ont employé les professionnels de l'automobile depuis les années 80, où, en effet la grande majorité des voitures ont abandonné la propulsion. Mais non rassurez-vous, la propulsion façon 2016 n'est pas dangereuse, bien au contraire. Avec le châssis absolument exceptionnel que véhicule cette nouvelle Alfa, la tenue de route, le confort routier et le dynamisme sont absolument formidables.
Essayée il y a 15 jours sur les routes sinueuses du Luberon, on prend plaisir à conduire cette nouvelle Giulia qui reprend un look typiquement Alfa, avec la calandre plongeante à l'avant. Le modèle essayé est le 2,2 litres, 180 chevaux dans plusieurs versions. Une Lusso, le modèle haut de gamme, avec la toute nouvelle boite automatique ZF, très coupleuse et qui donne donc plus de reprises et d'accélérations. Et une Super, le milieu de gamme, avec une boîte manuelle que beaucoup de confrères ont trouvé rude. Finalement, elle est plutôt sport mais justement très joueuse, il est rare de nos jours de prendre plaisir avec une boite mécanique.
Donc plutôt satisfait de cette nouvelle grande Alfa ?
Oui, car les Allemands avaient envahi le marché avec leur production notamment depuis la disparition de Saab et de Rover, il n'y a plus vraiment de concurrence, à part Volvo et quelques rares japonaises. En matière de propulsion, là le cercle se referme totalement. Heureusement que Jaguar a remis le couvert, avec la XE qui sera sans doute un bon challenger. Un bémol quand même sur quelques finitions : l'intérieur des contreportes façon tuperware, on peut même se blesser avec des finitions mal terminées. Les aérateurs pourtant très designs et très sport sont fabriqués dans un plastique absolument affreux. Ce sont là des détails à améliorer. Puis on attend maintenant les moteurs essence : deux 4 cylindres, un de 200, l'autre de 280 chevaux qui ne représenteront malheureusement pas la majorité des ventes.
Quel est le prix de ce diesel 2,2 litres ?
41.200 euros en version Super 180 boite auto ou 36.700 euros en 150 chevaux boite mécanique. L'entrée de gamme est à 30.900 euros en diesel 136 chevaux.