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SAISON 2016 - 2017

Dix jours après l’élection surprise de Donald Trump, l’Amérique scrute ses premiers pas et continue à s’interroger.

Je vais vous raconter une semaine dans la vie de "Trump président"… on va se poser cette question : Facebook a-t-il fait élire Donald Trump et enfin, on s’enfuira en courant.

Ce week-end, Donald Trump est dans son golf du New Jersey, Xavier, mais il a passé sa semaine à New York, dans la Trump Tower…

Oui semaine studieuse pour Donald Trump, à consulter et à recevoir, enfermé dans son building à New York, devenu le centre politique de l’Amérique. Comme à son habitude, le milliardaire s’est levé tôt, pour lire notamment le New York Times, comment on le sait ? C’est facile, il suffit de regarder son compte Twitter : trois messages jeudi entre 7h12 et 7h25, pour démentir un article racontant le chaos dans son équipe chargée d’organiser la transition. Donald Trump, a aussi beaucoup téléphoné. Il a eu en des dizaines de chefs d’Etats et de gouvernement. Il a même reçu le Premier ministre japonais. Mais il semble que pour certains dirigeants ça n’a pas été facile de joindre le futur occupant de la Maison Blanche. L’Egypte a carrément appelé le standard de la Trump Tower. Le Premier ministre australien a du demander le numéro de téléphone de Donald Trump à un célèbre golfeur, australien lui aussi, proche du milliardaire. Donald Trump n’est pas sorti, sauf un soir. Il est allé dîné au restaurant à quelques pas de sa Tour sans prévenir la presse, ni emmener avec lui pool de journalistes qui accompagne le président partout, pour relater ses moindres faits et gestes. C'est la tradition normalement aux Etats-Unis.

 

L’une des particularités de cette élection, Xavier, c’est la faillite des médias traditionnels. Les réseaux sociaux, ont joué un très grand rôle, certains accusent même Facebook d’avoir fait élire Donald Trump.

Oui c’est excessif, mais ça montre à quel point le plus grand réseau social du monde est influent. 40% des Américains s’informent via Facebook, ils y lisent et y partagent des articles. Le problème c’est que pendant cette campagne on a vu pulluler des fausses informations, des articles bidons, ils ont eu un énorme succès auprès des pro-Trump, qui ne croient plus les média traditionnels. "Le pape soutient Trump", par exemple, c’est totalement faux, mais l’article a été partagé près d’un million de fois.

La plupart de ces inventions sont écrites par des gens motivés non pas par l’idéologie, mais par l’argent. Ils créent des sites internet dit "d’informations", partagent leurs articles sur Facebook dans un seul but : générer des recettes publicitaires. Google et Facebook ont des outils en ligne pour ça. Plus vous avez de clics et de partages, plus vous gagnez de l’argent. 10.000 dollars par mois, explique l’un de ces inventeurs de fausses nouvelles. Paul Horner totalement catastrophé, il pense avoir fait "élire Donald Trump" avec ses histoires fabriquées. "Les gens sont de plus en plus stupides, ils relaient sans rien vérifier" a-t-il dit dans une interview cette semaine. Surtout les supporteurs de Trump, ils croient tout. C’est lui qui a écrit, par exemple, que le camp Clinton payait des manifestants pour perturber les meetings Trump, même par le directeur de campagne du milliardaire a relayé cette fausse info. J’ai moi-même entendu nombre d’électeurs de Trump me répéter cette histoire.

C’est assez édifiant Xavier, mais est-ce qu’on peut quantifier l’influence de ces sites sur les électeurs ?

Pas vraiment mais imaginez que ces fausses informations ont eu plus de succès sur Facebook que des vrais articles de journaux sérieux comme ceux du New York Times ou le Washington Post ! Une enquête du site Buzzfeed sur les trois derniers mois de campagne montre qu’ils ont été plus partagés. On parle la de millions d’internautes. Buzzfeed a même démontré qu’une centaine de sites dits d’information pro-Trump étaient gérés par des adolescents d’une petite ville de Macédoine, dans les Balkans à des milliers de kms des Etats-Unis. Ils ont trouvé là une poule aux œufs d’or et se sont passé le mot. Le problème c’est que pour faire du buzz et du clic, il faut faire du sensationnel, de la théorie du complot, quitte à raconter n’importe quoi. Facebook et Google, pointés du doigt pour leur rôle dans cette désinformation à grande échelle ont annoncé cette semaine qu’il allaient traquer ces sites au contenu fantaisiste et leur couper les revenus publicitaires.

On termine, Xavier, avec le nouveau jeu à la mode chez les adolescents américains cette fois.

Oui, ça s’appelle  le "Trump is coming challenge", c’est l’un de ces nouveaux défis que l’on lance sur Internet. Le principe est simple, vous criez "Trump is coming" ("Trump arrive"). Tout le monde s’enfuit en courant, c’est la panique générale… vous publiez ensuite la vidéo sur Internet. l faut bien trouver un défouloir après une telle élection.

Merci Xavier, à dimanche prochain.

A dimanche prochain... "Trump is coming", courez !