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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

L’Euro 2024 de football aura lieu en Allemagne du 14 juin au 14 juillet. L’UEFA qui l’organise a dévoilé hier le sponsor qu’elle s’est choisi pour la mobilité. Stupeur au pays de Mercedes BMW et Volkswagen.

C’est même une eine GroBe Katastrophe pour la  Deutsche Qualität automobile. L’UEFA a choisi pour sponsor mobilité de la compétition un acteur chinois de l’automobile, BYD. Pas très connu en Europe, mais ça ne saurait tarder. BYD, c’est le leader mondial du véhicule électrique.  En Allemagne, c’est grise mine. Volkswagen, qui était le sponsor de l’édition précédente, se retrouve hors-jeu sur son propre terrain.

Un camouflet à plusieurs titres

En Allemagne, où pendant des décennies, on a su faire des voitures mieux que personne. Où l’automobile, c’est 10% du PIB, le choix de BYD par l’UEFA est vécu comme une offense.

BYD est née en 1995, elle a d’abord fabriqué seulement des batteries et est devenue numéro trois mondial. Elle fournit d’ailleurs toujours Tesla, mais aussi BMW, Mercedes ou Audi.

Et puis, elle s’est lancée en 2003 dans la fabrication de ses propres voitures électriques. Ca fait des étincelles : 5 millions de voitures construites. Le groupe est devenu l’an passé le numéro un du marché auto en Chine. BYD, ça veut dire Build your dreams, construisez vos rêves.

Pour les concurrents allemands, c’est l’incarnation du cauchemar.

Le président et fondateur de BYD, Wang Chuanfu, appelait en août ses rivaux à s’allier pour "démolir les vieilles légendes" du secteur automobile. Il met ses menaces à exécution. Volkswagen était jusqu’à l’an passé le plus gros vendeur d’automobiles en Chine, pays qui a représenté jusqu’à 40% de ses ventes mondiales. C’est fini, BYD lui est passé devant. Et pour Volkswagen, BMW et Daimler, qui avaient fini par se sentir en Chine comme à la maison, ça sent le roussi. BYD est en train de faire exploser leurs positions confortables. Ca secoue fort.

En comparaison, les constructeurs allemands ont l’air dépassés

BYD, c’est LE symbole de l’innovation fulgurante qui laisse dans le vent les vieilles caisses européennes de l’automobile, qui les ringardise. BYD réussit là où les Allemands sont toujours en train de tâtonner : développer un véhicule électrique avec une technologie fiable qui  se vende en masse. Rappelez-vous, l’an dernier, l’Allemagne a pris l'Europe de court en exigeant de la Commission européenne un sursis au-delà de 2035 pour les voitures thermiques, qu’elle avait voulu faire interdire. Elle ne parvient pas à passer à autre chose.

Pour BYD, le sponsoring de l’Euro de foot n’est qu’un début.

Il va falloir s’habituer à prononcer BYD. Le chinois a annoncé en décembre la construction de sa première usine européenne, en Hongrie. Le but : rafler 5% du marché européen de la voiture électrique en Europe, 10% en Allemagne. L’Automobile, jadis, c’était un peu comme le foot, c’était les Allemands qui gagnaient à la fin. Mais ça, c’était avant.