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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

La SNCF a des problèmes de riches. Les TGV sont pleins. Elle doit se creuser la tête pour satisfaire des clients toujours plus nombreux. C’est la success story qu’on n’a pas vraiment vue venir.

Cent cinquante millions de voyages en TGV en France l'an passé. 4 % de plus qu'en 2022 et 15 % de plus qu'avant 2019. Du jamais vu selon la SNCF. Les TGV Inoui sont pleins entre 80 % et 85 % en moyenne. Et les Ouigo, le format low cost, à près de 90 %. Le nombre de voyageurs TGV peut devrait augmenter encore de 30% d’ici à 2030.

Pourquoi un tel engouement pour le TGV ?

Ca s’explique très bien ! Le choix du train l'emporte de plus en plus sur l'avion (pour des raisons environnementales) et la voiture (pour des raisons de prix du carburant). Les entreprises incitent leurs cadres à préférer le train. Et puis il y a le télétravail longue distance. Vous allez me dire : le train c’est cher. Selon la SNCF, les deux tiers des utilisateurs de la grande vitesse bénéficient d'un tarif réduit, via cette carte ou les petits prix Ouigo. C’est incitatif.

La SNCF doit donc augmenter son offre.

Mais elle est un peu coincée. Pour les TGV classiques, elle doit attendre les prochaines rames, les TGV M. Il en a commandé 115 à Alstom. Mais il n’en aura qu’un part mois à partir de l’an prochain. Ca ne va pas suffire. Alors elle va développer son offre low cost. Là, il y a plus de mou. Elle retape des rames de TGV qui ont 20 ans, le nombre de sièges passe de 550 places à 630, elles deviennent des Ouigo. Il y a 60 rames, il y en aura bientôt 75. Elles peuvent faire de la navette intensive entre deux destinations. Des destinations low cost qui vont se mutltiplier, comme Hendaye, Lille. Budget total 5 milliards sur 10 ans.

Mais deux offre TGV, dont une à bas coût. Elle ne va pas siphonner les clients du TGV classique ? Non... La moitié des voyageurs du TGV low cost n’auraient jamais voyagé sans lui : ils ne prenaient pas le TGV classique. Trop cher, pas adapté à leurs besoins... Quant aux autres, ils se retrouve sur Ouigo parce qu’ils ne trouvent pas de billets sur les TGV classique. Pour lces billets, quoi qu’il arrive, Il y aura toujours preneur avec l’augmentation forte de la demande. Un marché qui croît autant, la SNCF joue sur du velours.

Il y a une bonne nouvelle dans la bonne nouvelle.

Les deux modèles de TGV sont rentables, chacun à leur façon. Les investissements pour les développer vont se faire sur leurs ressources propres, avec leurs bénéfices. Les TGV tiennent tous seuls, ils ne sont pas subventionnés. Ce succès se fait sans argent public. Pour reprendre le slogan de la SNCF de 988, quand le TGV était en plein boom : SNCF, c’est donc possible.