Nicolas Carreau vous recommande, tous les jours, un livre que vous avez lu et aimé cette année.
Un tour du monde ce vendredi
Une histoire vraie, un tour du monde en 72 jours. Ça n’a l’air de rien, mais en 1889, c’est un exploit. Surtout qu’il est réalisé par une femme ce qui n’a rien d’habituel en cette fin de XIXe siècle. Elle s’appelle Nellie Bly, c’est une journaliste américaine pour le journal le New York World. Et elle a raconté son histoire dans ce livre : Le tour du monde en 72 jours aux éditions du Sous-Sol.
On pense évidemment au Tour du monde en 80 jours de Jules Verne.
C’est ce qui lui a donné l’idée de son reportage effectivement. Elle veut battre Phileas Fogg, le héros de Jules Verne. Son rédacteur en chef est d’accord et elle part donc le 14 novembre 1889 à 9h40 et 30 secondes. Et elle nous raconte au fur et à mesure. Son voyage est raconté simultanément par son journal. Un jeu est même organisé. Les lecteurs sont invités à parier sur le temps qu’il faudra à Nellie Bly pour boucler son tour de planète. Avant ça, il a fallu s’équiper. Elle ne prend qu’une seule robe et un tout petit bagage, pour voyager facilement. Au départ, elle table sur 75 jours et quatre heures. Elle part de la côte Est américaine donc, direction l’Angleterre. Grosse angoisse d’abord, elle se dit : "mais qu’est-ce que je fais là ? Pourquoi je m’inflige ça ?" En plus elle malade, elle a le mal de mer. Elle entend un homme dire : "et ça a la prétention de faire le tour du monde !". Parce qu’évidemment, il y a pas mal de misogynie tout au long de son parcours, sinon c’est pas drôle. Puis elle se dépêche de gagner la France où elle va rendre visite à Jules Verne en personne. Elle nous décrit la rencontre avec le couple Verne, des gens adorables. Ensuite, c’est l’Italie. Brindisi, dans les Pouilles, puis Port Saïd en bateau, puis Aden, Colombo, Singapour et Hong Kong. Elle passe Noël à Canton. Alors, entendons-nous bien, elle ne fait pas du tourisme. Elle ne flâne pas dans les jolies villes, c’est une course d’abord ! Mais elle nous raconte les retards, les désagréments, les petites joies aussi avec ses rencontres. Elle décrit les attitudes et les comportements des indigènes. Et puis, elle arrive finalement à Philadelphie. Pari gagné donc, en 72 jours. Il y a aussi des photos et des dessins d’illustration de l’époque.
Aux éditions du Sous-sol donc. Nellie Bly, Le tour du monde en 72 jours.