Si on date sa naissance aux années 1910 dans un bistrot du boulevard des Capucines, le croque-monsieur serait antérieur à cela. Dès la fin du 19e siècle, on trouve la mention d’une préparation faite à base de pain à toast, de beurre, de jambon, de fromage et de poivre, le tout passé à la poêle.
Mais c’est au début du 20e siècle qu’il s'impose dans les bistrots. Selon René Girard, auteur de l’Histoire des mots de la cuisine française : Michel Lunarca, le patron du Bel-Age, un bistrot parisien typique, avait une étrange réputation : certains le prétendaient cannibale. Il proposa un jour un jambon-beurre dans lequel la baguette avait été remplacée par du pain de mie toasté. On lui posa la question : mais qu’y a-t-il dedans ? « Du monsieur » répondit-il.
L’une des évolutions majeures du croque-monsieur, c’est l’introduction de la sauce mornay (béchamel avec du fromage). L’appareil à croque-monsieur arrive lui des Etats-Unis et il est l’invention d’un certain Charles Champion. Il a été breveté en 1925. Trois manières de cuire un croque-monsieur s’opposent : four, poêle (la traditionnelle) et appareil.