De Mai 68 aux Juppettes, de l’erreur de jugement d’Yves Jégo à l’invisibilité supposée de Delphine Gény-Stephann, Olivier Duhamel analyse les démissions de ministres "pour échec" dans l’épisode 4 du podcast "Démissions !". Et la tâche n’est pas facile !
Qu’est-ce qu’un échec en politique ? Et qui décide que c’est un échec ? En théorie, un ministre peut être révoqué si le Président de la République et son Premier ministre estiment qu’il a échoué dans sa mission. "Dis comme ça, ça a l’air simple… Mais la réalité est un peu plus compliquée qu’il n’y paraît !", résume Olivier Duhamel pour lancer l’épisode 4 de son nouveau podcast politique "Démissions !", produit par Europe 1 Studio avec le soutien du Club des juristes, celui consacré aux "démissions pour échec politique".
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Échec = Renvoi
Quand un ministre perd une élection, sanctionné par les citoyens, il est censé faire preuve de responsabilité et démissionner ! Sauf quand le général de Gaulle en décide autrement... En fait, le "maître en responsabilité" avait pris l’habitude de ne pas considérer les élections législatives comme un vrai couperet. Et c’est ainsi qu’il a maintenu en place plusieurs ministres pourtant battus aux élections de mars 1967 comme Couve de Murville ou Messmer.
Sous Rocard, une variante intéressante apparaît, le Premier ministre de François Mitterrand invente un système à deux vitesses : si un ministre déjà élu dans une circonscription vient à perdre son poste aux législatives, il est écarté du gouvernement. Mais si ce même ministre est parti à la conquête d’un nouveau poste de député et qu’il échoue… il peut rester au gouvernement !
L’erreur des "Juppettes"
En dehors des élections, d’autres ministres ont été écartés parce qu’ils étaient jugés insuffisants, faibles, pas assez visibles, bref en échec dans leur propre ministère. Sans fleurs ni couronnes. Surtout dans une époque "où il est plus important de se montrer que d’agir, de se faire voir que de faire", analyse Olivier Duhamel. Mais l’exécutif peut se tromper sur la supposée invisibilité de ses ministres comme a pu le constater Alain Juppé qui n’avait pas anticipé le retentissement qu’aurait la révocation de huit femmes de son gouvernement, les "Juppettes", en 1995...
Et l’analyse ne serait pas complète sans les cas des ministres "fusibles", qui sautent moins pour les fautes qu’ils ont directement commises que pour protéger le sommet de l’exécutif "lors qu’éclate l’orage et qu’il faut éteindre l’incendie"… Ce fût le cas après Mai 68. Ce fût aussi le cas lors de l’affaire du Rainbow Warrior, le torpillage d’un bateau de Greenpeace en 1985. "C’était il y a plus de 30 ans !", rappelle Olivier Duhamel, et cela marque la fin de l’ère des démissions strictement politiques…
Dans cet épisode 4, Olivier Duhamel raconte tour à tour :
- Les ministres responsables devant les électeurs… sauf avec De Gaulle
- La variante inventée par Rocard
- La chute d’Alain Juppé
- Les ministres jugés insuffisants
- L’erreur des “Juppettes”
- Les ministres fusibles, de Mai 68 au Rainbow Warrior
Démissions ! est un podcast d’Olivier Duhamel produit par Europe 1 Studio
Préparation : Capucine Patouillet
Réalisation : Christophe Daviaud
Cheffe de projet édito : Fannie Rascle
Diffusion et édition : Clémence Olivier
Graphisme : Mikaël Reichardt
Avec l’aide précieuse du service Documentation et Patrimoine d’Europe 1
Direction Europe 1 Studio : Claire Hazan
Ce podcast est réalisé en partenariat avec Le Club des Juristes
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