En Espagne, le décès d'une vieille dame, à cause des bougies avec lesquelles elle s'éclairait faute d'électricité, sème un vent de révolte dans le pays.
Dans la presse internationale, des manifestations ont eu lieu ce week-end dans plusieurs villes d’Espagne pour protester contre l’augmentation alarmante de la pauvreté énergétique dans le pays. Une vieille dame est morte la semaine dernière, brulée dans l’incendie déclenché par sa bougie après qu’on lui ait coupé l’électricité.
La mort de Rosa, 81 ans, dans une ville de Catalogne, déclenche un débat national. Beaucoup de fureur aussi, de la part des partis d’opposition qui s’indignent car 1,8 million de foyers sont plongés dans le noir en Espagne, faute d’avoir pu payer leur facture, rapporte le quotidien El Mundo. C’est un demi-million de plus qu’en 2012 et trois fois plus qu’avant la crise de 2008. Et les plus pauvres ont froid. Plus de sept millions de personnes, soit 15% de la population, ne peuvent pas se chauffer correctement. C’est le signe que la pauvreté s’enkyste, qu’elle s’étend, même si la reprise est réelle. La croissance affichée, qui devrait être de 3% cette année, ne profite pas à tout le monde.
Une vieille dame en est morte.
Rosa avait 81 ans, très peu d’argent, et elle est morte dans l’incendie provoqué par la bougie avec laquelle elle s’éclairait. Elle n’est pas la seule, puisque la presse reproduit en espagne, cette statistique effrayante : 7.000 personnes sont mortes de cette pauvreté énergétique en 2014, soit six fois plus que le nombre de tués sur la route et dans l’indifférence. Il n’existe pas de trêve hivernale en Espagne comme en France et la législation sensée protéger les plus démunis est rudimentaire. Les tarifs réduits de gaz et d’électricité concernent vraiment les plus pauvres des pauvres. En gros, si vous vivez d’aide sociale avec 400 euros et que vous faites un petit job, durant deux à trois jours pour obtenir 100 euros de plus, vous perdez l’avantage. La Catalogne paradoxalement, où est morte Rosa, a les loi les plus énergiques. La compagnie aurait dû, en théorie, prévenir les services sociaux avant de lui couper l’électricité. Mais elle ne l’a pas fait et Rosa est victime de la bureaucratie, de l’incurie des services de l’État, écrit le journal El Païs. Victime aussi de la flambée délirante des prix de l’électricité qui a augmenté de 84% ces dix dernières années en Espagne.