Alors qu'il a basé sa campagne sur la promesse d'expulser 11,5 millions de clandestins, Donald Trump a décidé d'enclencher la marche arrière.
Dans la presse internationale, la première interview accordée ce week-end par le président Trump à la Chaîne CBS fait beaucoup parler. Lui qui promettait d’expulser tous les clandestins enclenche la marche arrière.
Et de façon assez radicale, comme on pouvait s’y attendre d’ailleurs, remarque le quotidien USA Today. Sa promesse d’expulser 11,5 millions de clandestins, personne n’y a vraiment cru. C’est infaisable et hors de prix. Économiquement, c’est même une aberration. Mais il s’en est servi pour construire son image et attiser la polémique. L’élection passée, il recule donc, et il le dit à la télévision : ses efforts seront ciblés sur les seuls clandestins qui ont un casier judiciaire. Des membres de gangs ou des dealers de drogues qui représentent deux à trois millions de personnes selon lui, beaucoup moins selon le journal qui a consulté des experts.
Et le mur à la frontière ?
Même chose. Il y tient pourtant, à ce mur, devenu le symbole de sa campagne entière. Mais il pourrait se contenter d’une clôture à certains endroits. Une clôture qui existe déjà, et c’est toute l’ironie de cette nouvelle position, pointée par le magazine Vox. Pour mettre en œuvre cette politique, Trump n’a besoin d’aucune loi car tout est déjà en place. En 2006, George W. Bush a fait voter la construction d’une barrière le long de la frontière, Barack Obama comme Hillary Clinton ayant voté pour d’ailleurs. Cette barrière atteint aujourd’hui 1.120 kilomètres avec pas moins de 1.800 miradors. Il suffirait donc à Trump de la prolonger. Quant aux expulsions, son nouvel objectif rencontre celui déjà réalisé par Barack Obama : 2,5 millions d’expulsions entre 2009 et 2015. Et c’est sur les criminels que l’administration actuelle se concentre. Trump promet d’accélérer considérablement cette politique mais d’attendre que la frontière soit sécurisée pour aller plus loin.