Chaque jour, Xavier Yvon, correspondant d'Europe 1 aux Etats-Unis, revient sur l'actualité de la campagne présidentielle américaine.
A presque deux mois de l'élection présidentielle aux Etats-Unis, l’équipe de campagne de Donald Trump s'est lancé un défi de taille : canaliser le milliardaire et lui éviter des polémiques inutiles. Tout reste à faire.
Un entretien très cadré. Samedi, Donald Trump va visiter une église de la communauté noire, à Détroit et ses conseillers ont tout prévu, explique le New York Times, pour qu’il n’y ait aucun dérapage. Il faut, par exemple,éviter les phrases malheureuses de ce style : "vous vivez dans la pauvreté, vos écoles ne sont pas bonnes, vous n'avez pas de travail !... bon sang, mais qu'avez-vous à perdre à voter Trump ?" Cette fois, Donald Trump va être interviewé par le pasteur de l’église, sans public, sans média. Ce sera un entretien filmé et c'est l’équipe de campagne elle même qui supervisera le montage, pour une diffusion une semaine plus tard sur une chaîne chrétienne du câble. Les questions ont été envoyées à l’avance et les conseillers de Donald Trump lui ont écrit les réponses au mot près. Ils ont notamment demandé conseil à des élus républicains noirs.
" Nous devons réduire, et non pas mettre en avant, les problèmes raciaux du pays "
Loin de la spontanéité de Trump. Ces réponses pré-écrites qu’a pu consulter le NY Times, très policées, ne correspondent pas trop au style "roue libre" du candidat. Il devra dire, par exemple : "nous devons réduire, et non pas mettre en avant, les problèmes raciaux du pays." La question est désormais de savoir si Donald Trump parviendra à s'en tenir au texte.
Trump, en difficulté avec la communauté noire. L'enjeu est d'autant plus important que le candidat républicain ne recueillerait pour l’instant qu'entre 1 et 2 % des voix chez les Afro Américains, selon les sondages. La dernière polémique en date, c’était son tweet après la mort d’une jeune mère de famille noire à Chicago, tuée par une balle perdue, alors qu’elle promenait son bébé en poussette. Le candidat avait alors écrit, "je vous l’avait bien dit, les Afro Américains vont voter pour moi", avant même de présenter des condoléances. Son discours violent contre l’immigration lui avait aussi valu des défections chez ses rares soutiens hispaniques. Deuxième communauté à rejeter le candidat milliardaire. Son seul soutien pourrait être Marco Guttierez, un mini-Trump version latino. Le fondateur des "Latinos pour Trump" a déclaré récemment à la télévision américaine : " Si on ne fait rien, il y aura des camions à tacos à tous les coins de rue."