Certains comtés peuvent faire basculer la campagne et le résultat des élections. Les candidats y font particulièrement attention.
J-40 avant l'élection présidentielle américaine. Depuis une semaine, nous sommes allés à la rencontre des électeurs de Donald Trump à travers l’Ohio et la Pennsylvanie, deux "swing states" comme on dit. Après presque 1.000 km de voyage de la Pennsylvanie à Cincinnati dans l’Ohio. Je m'approche de la côte Est, à 150km de Philadelphie, à York, en Pennsylvanie. Ici c’est la campagne, une petite ville entourée de fermes, on n’est pas très loin du pays des Amish.
Une petite ville au milieu de la campagne. C'est ici que le camp de Donald Trump concentre ses efforts puisque l’on attend dans une heure l’arrivée de son colistier, celui qui pourrait devenir son vice-président, Mike Pence. Et il arrive pour un meeting, dans une déchetterie qui appartient à un élu local. Ici, la campagne est permanente. Samedi, dans deux jours, c’est Donald Trump qui débarquera à tout juste 30 km. Pourquoi ils viennent si souvent et presque au même endroit ? Parce que cette élection se joue dans quelques zones clés et parfois un comté peut faire basculer à lui seul le résultat.
Souvenez vous, on compte les voix par Etat. Et la Pennsylvanie fait partie de ces Etats qui comptent. Du coup, les habitants sont inondés : de pubs télé, radio et de meetings, quand d’autres Etats, eux ne voient rien de cette campagne, parce qu’ils n'en changent jamais de couleur. Ici, Hillary Clinton mise tout sur deux villes très peuplées, et très démocrates : Philadelphie et Pittsburgh. Hier, Michelle Obama était la bas. Trump, lui, joue les campagnes contre les villes et York, où je me trouve, c’est typiquement le terrain qu’il doit mobiliser. Une petite ville cossue, très conservatrice, où l'on a voté à 60% républicain en 2012.
Mike Pence pour convaincre. C'est donc Mike Pence qui doit convaincre. Il n'était pas spécialement fan de Trump. Pendant la primaire, il soutenait son concurrent Ted Cruz mais Trump l'a justement choisi pour ça. Il est du sérail, très implanté dans le parti républicain, expérimenté : 12 ans au Congrès. Il a aussi été gouverneur de l'Indiana. Il fait "sage", à 57 ans et des cheveux blancs bien peignés. C'est un conservateur pur jus. Évangéliste et Chrétien avant tout, il est là pour rassurer l'électorat traditionnel sur les valeurs : anti-avortement, anti-mariage gay...
Il a même tenté de faire passer une loi dans l'Indiana qui permettait aux chefs d'entreprises de refuser d'embaucher un homosexuel, un juif ou un musulman, au nom de ses principes religieux.
Chronique réalisée par Sebastien Krebs.