La candidate démocrate semble avoir remporté ce premier débat de la présidentielle américaine alors que Trump a été plus "light".
Une heure et demie de débat, plusieurs dizaines de millions de téléspectateurs et un vainqueur ou plutôt une. Vous connaissez le lièvre et la tortue, ou la cigale et la fourmi ? La morale de la fable "le Trump et la Clinton", c’est que c’est la besogneuse qui gagne à la fin "elle a travaillé et ça a payé" titre par exemple CNN. Autant pour Trump qui se moquait d’elle avant le débat et de ses absences pour réviser tandis que lui disait se fier à son instinct. Et bien l’estocade de l’ancienne First Lady qui a mis le milliardaire dans les cordes, c’est justement ce passage à propos de "préparation". "Je crois que Donald vient de me critiquer parce que je me suis préparée pour ce débat. Oui, c’est ce que j’ai fait. Et vous savez à quoi d’autre je me suis préparée ? Je me suis préparée à être présidente et je pense que c’est une bonne chose" Emballé c’est pesé, en deux phrases, Hillary Clinton résume le débat.
"C'est pas moi, c'est lui". Les meilleurs extraits tournent en boucle sur les télés, il y a des best-of sur tous les sites internet, les médias font du fact-checking, vous savez l’équivalent du "vrai faux" et pour cause, les candidats se sont beaucoup affrontés à propos des faits. Cela a donné ce qu’on pourrait appeler l’instant "cour de récré" du débat… "On a pris la page d’accueil de mon site internet, hillaryclinton.com, et on en a fait une page de vérification des faits. S’il vous plait, allez voir", a lancé la candidate démocrate. "Et regardez le mien aussi ! Allez sur mon site, et comparé avec le sien. Elle vous dit comment elle va combattre l’Etat islamique sur son site ! Je ne pense pas que le général MacArthur aimerait beaucoup ça", renchérit Trump. "Au moins j’ai un plan pour battre l’Etat islamique !". "Non non, vous dites à l’ennemi tout ce que vous allez faire !" "Non c’est pas vrai !", lance Clinton. "Si si vous dites à l’ennemi tout ce que vous voulez faire !!!", conclut Trump. En résumé, c’est toi qui dit qui y est.
Un "Trump light". Pour ce débat, Hillary Clinton s’était préparée à répondre à plusieurs Trump. Et la candidate a probablement eu la version qu’elle espérait : celle d’un milliardaire star de télé qui tente d’avoir l’air présidentiel, qui essaye de se tenir, qui évite les outrances et donc un "Trump light", moins tranchant, un peu décousu. Il a tout de même essayé de l’attaquer sur sa santé, après sa pneumonie et toutes les rumeurs sur ses maladies cachées, mais elle ne s’est pas laissé faire.
Eviter les lignes rouges. Trump a cependant fait très attention à ne pas franchir des lignes rouges, surement tracées par ses conseillers. Pas de misogynie, pas d’attaques personnelles et pourtant ça l’a démangé. D’ailleurs, il s’en est félicité à la fin. "J’aurais pu dire des choses horribles pour votre famille mais je ne l’ai pas pas fait". Il y a pensé très fort et pour ceux qui n’auraient pas compris, sa porte-parole Kellyane Conway s’est chargée, à la sortie du débat, de préciser la chose horrible en question. "II aurait vraiment pu parler des infidélités de Bill Clinton à la fin, c’était la meilleure attaque et je pense que la plupart des Américains y pensaient, mais c’est merveilleux que Mr Trump ait montré sa retenue. C’est une vertu présidentielle". Deux pierres d’un coup : on dit une vacherie mais on ne peut pas nous le reprocher.
Malgré cela, Trump se félicite aussi de sa performance. On peut déceler dans le service après-vente des deux camps que tout le monde a bien compris qui avait marqué des points. La campagne Clinton a déjà préparé des pubs politiques en rapport avec le débat. Et le camp Trump, tout en clamant victoire pas trop fort, cherche des excuses pour expliquer pourquoi leur champion n’a pas fait encore mieux. Le journaliste qui modérait le débat a été trop dur avec lui, dit l’un de ses lieutenants…
Et puis si on a autant entendu Donald Trump renifler (oui oui) c’est pas parce qu’il était enrhumé, ce n’est parce que son micro était défectueux ! Il était moins fort que celui d’Hillary Clinton. C’est bien connu, quand ça ne marche pas bien, c’est la faute à la technique !