Deux Etats ont ouvert vendredi la possibilité de voter en avance. Un enjeu de taille pour les candidats.
L’élection est dans 46 jours et pourtant les Américains votent déjà. Ça s’appelle le "early voting", le vote par anticipation. Depuis aujourd’hui, les électeurs du Minnesota et du Dakota du Sud peuvent exprimer leur choix : Trump ou Clinton (ou un petit candidat). Demain, ça sera possible dans le Vermont. En tout, 37 Etats permettent de voter avant le jour J, avec différents moyens et notamment par la poste ou même avec de vrais bureaux de vote. On estime qu’un électeur sur trois aura voté avant le 8 novembre. Un chiffre énorme.
Un enjeu pour les équipes. Et pour les équipes de campagne, l’enjeu est essentiel. Cela permet en effet d’avoir une visibilité et d’adapter les efforts au fur et à mesure. Dans la plupart des Etats, la liste des électeurs qui ont déjà voté est publique. Chaque camp peut alors comparer avec ses propres fichiers, le nerf de la guerre aux Etats-Unis. Les partis ont en effet des listes de noms avec des tas de détails personnels : adresses, téléphone, âge, profession. Souvent les électeurs s’enregistrent selon leur tendance politique, on peut même savoir s’ils sont allés à des meetings. D’ailleurs, les militants ont des applications sur leurs portables pour être le plus efficaces et mieux cibler leurs messages.
Grace au vote par anticipation, les équipes peuvent donc savoir si ça vaut encore la peine d’aller faire du porte à porte dans tel quartier. Elles peuvent aussi deviner qui a voté quoi, et esquisser des tendances dans chaque Etat.
Le débat se prépare. Pendant ce temps-là, les candidats préparent le débat. Impossible de ne pas savoir que c’est lundi, le grand face à face. A la télévision, il n’y en a que pour le débat. Le petit jeu aujourd’hui est de deviner qui joue le rôle de Donald Trump face à Hillary Clinton dans les débats "à blanc" qui lui permettent de répéter. C’est comme ça que s’entraînent la plupart des candidats. Plusieurs personnalités politiques sont citées, mais aussi Alec Baldwin, l’acteur très engagé politiquement chez les démocrates.
Et pendant qu’Hillary Clinton la bonne élève s’enferme pour bachoter, Donald Trump le petit caïd s’entraîne comme un boxeur. En meeting à Philadelphie, il est monté sur scène sur la musique de Rocky et a répété ses coups préférés. "Où est Hillary aujourd’hui ? Ils disent qu’elle s’entraîne pour le débat. Certains pensent qu’elle dort en fait !".
Donald Trump aura encore un meeting samedi avant de se mettre au vert dimanche dans l’un de ses golfs pour finir sa préparation. Du côté des Clinton, c’est Chelsea, la fille qui battra la campagne ce week-end à la place de sa mère.
L'interview du jour. C’est l’interview improbable du jour voire de la campagne… Hillary Clinton invité de Zack Galifianakis, cet acteur très drôle, le barbu un peu dingue dans le film Very Bad Trip. Il a fait une interview totalement décalée, c’est un peu le Raphael Mezhari local. Ça s’appelle "interview entre deux fougères". Et Hillary Clinton s’est prêté au jeu. Le comédien lui a fait remarquer que, certes elle serait la première femme présidente, mais aussi pour beaucoup de petits Américains de huit ans elle serait leur première personne blanche à ce poste. Et après, je vous laisse écouter, ça devient totalement incontrôlable…
"Que se passe-t-il si vous tombez enceinte ? On se retrouve coincé avec Tim Kaine, le vice-président pendant 9 mois ? Je peux vous envoyer des brochures pour vous aider à comprendre.
Parlons de Trump. Oui parlons-en
Quand vous voyez à quel point ça marche bien pour lui, vous ne vous dites jamais ‘je devrais peut-être être un peu plus raciste’ ?
Je regrette vraiment cette interview !"
Au moins, Hillary Clinton peut se console en se disant que ça aura été une bonne préparation pour le débat, quand on connaît la tendance de Donald Trump à sortir ce qui lui passe par la tête.