Concours Lépine : des lunettes équipées d’une caméra et connectées à une ceinture pour aider les personnes déficientes visuelles

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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mercredi, il s'intéresse à une invention qui a remporté la plus prestigieuse récompense du Concours Lépine, des lunettes équipées d’une caméra et connectées à une ceinture pour aider les personnes déficientes visuelles.

Ce mercredi matin, on parle d’une invention à destination des personnes malvoyantes.

Qui dit invention dit concours Lépine et le système d’aide aux déficients visuels dont je vous parle ce matin a reçu la plus prestigieuse distinction de l’événement qui s’est déroulé en marge de la foire de Paris. Le prix du président de la République, la plus prestigieuse distinction, a été décerné par un jury de 46 personnes au système inventé par Artha France et ses six créateurs. créateurs de quoi ? De lunettes équipées d’une caméra et connectées à une ceinture pour aider les personnes déficientes visuelles.

Comment fonctionne ce dispositif ? 

Et bien ça se présente sous la forme d’une paire de lunettes plutôt classique, sauf qu’elle embarque sur une de ses branches une mini caméra qui capture les images de l’environnement immédiat et détecte les objets et les obstacles autour du porteur des lunettes. A noter que cette caméra de reconnaissance 3D vient se clipser sur n’importe quel type de monture de lunettes. Les images capturées sont ensuite traitées pour être converties via un fil relié à la caméra en sensations tactiles via une ceinture lombaire à disposer autour du dos, une ceinture dite haptique. Concrètement, les images filmées par la caméra disposée sur les lunettes sont communiquées, traduites si vous voulez à l’utilisateur par des impulsions dans son dos, impulsions qui permettent à la personne malvoyante ou non-voyante d’avoir des informations sur les obstacles aux alentours. Les images sont ici remplacées par des variations d’impulsion afin de ressentir son environnement, des pressions douces qui créent une « image » de l’environnement. L’utilisateur perçoit cette image par le sens du toucher. Une technologie qui est conçue pour  être personnalisée via une application mobile, offrant aux utilisateurs ou aux professionnels de la santé la possibilité d’ajuster les paramètres en fonction des sensations de chaque utilisateur. 

Cela demande un temps d’apprentissage ? 

Oui assez modeste finalement. En 10 minutes, une personne déficiente visuelle est capable de se déplacer seule grâce au système. En une à deux heures, elle fait la différence entre certains obstacles : un mur, une table, un être humain. L’apprentissage est continu et permanent. 

Quand cette invention a-t-elle vu le jour ? 

En 2020, et depuis, 140 personnes ont participé aux essais dans des contextes aussi différents qu’une promenade en ville ou l’utilisation d’un ordinateur. L’autonomie de l’appareil est d’une journée. Un dispositif en complément de la canne blanche et/ou du chien guide, qui est commercialisé au prix de 3 000 euros et remboursé suivant les profils des déficients visuels.