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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce lundi, il s'intéresse à la startup The 8 Impact qui recycle les chaussures de tennis et les balles de tennis.

Ce lundi matin, on redonne vie aux bonnes vieilles baskets.
C’est l'objectif affiché d'une start-up française comme son nom ne l’indique pas : The 8 Impact qui recycle effectivement les chaussures de tennis et les balles de tennis. Sont ainsi concernés 100 000 balles du tournoi de Roland Garros qui vient de terminer hier avec la victoire chez les hommes. Plus largement, la société veut transformer les caoutchoucs issus des articles de sport et éviter toute incinération ou enfouissement, c’est généralement là que nos vieilles baskets finissent.
Et pour cela, elle a sa propre usine dans l’Ain.
À Saint Rémy non loin de Bourg en Bresse. Avant d’arriver à l’usine, il a fallu trois ans de travail, de recherche et développement, de brevets pour décrocher un système de recyclage des caoutchoucs issues des articles de sport, essentiellement les chaussures. Il faut dire que  la moitié des 350 millions de paires de chaussures vendues en France sont des baskets.
Le processus commence par le broyage, la dévulcanisation, la séparation d'éléments multicouches , processus adapté aux baskets, aux balles de tennis, et aux chutes de production d’articles de sport.
Au bout de la chaîne, on a ce qu’on appelle des granulats d’EVA pour éthylène-acétate de vinyle, un matériau qui répond à la chaleur, ce qui le rend idéal pour diverses applications dans tous les secteurs.
Et on peut en faire quoi de ces EVA ?
Déjà, ces élastomères recyclés sont substituables à des matières neuves. En clair, vous et moi, on ne voit pas la différence entre du neuf et de l’EVA, qu’on peut trouver dans les semelles de nouvelles basket, mais aussi dans les isolants acoustiques, dans les murts ou les toits, pour fabriquer des équipements de protection pour les sport, des casques ou des protections, en raison de ses propriétés de résistance aux chocs. L'EVA n’est pas toxique, on peut également l’utiliser dans l'industrie de l'emballage alimentaire, et dans l'industrie automobile, on le trouve dans les intérieurs, les revêtements de tableau de bord et les tapis de sol. Bref, difficile de ne pas y voir un allié solide dans l’ère du recyclage qui s’ouvre.
Mais est-ce qu’il y a une demande pour cette matière première recyclée ?
Il y a une demande croissante et ce pour deux raisons : un contexte d'économie de ressources, le caoutchouc naturel, c’est la moitié des élastomères produit dans le monde, ça se préserve, et puis il y aussi les contraintes réglementaires quand même, il faudra en 2025 intégrer 20% de ces matières recyclés dans tout ce qui est fabriqué en France. The 8 Impact a déjà pris le virage côté baskets.