Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce jeudi, il s'intéresse à la startup Re-leaf Paper qui a réussi à créer du papier à partir de feuilles mortes.
Ce jeudi matin, on transforme les feuilles mortes en papier.
L’idée est née il y a quelques années dans un petit laboratoire d’un centre de recherche ukrainien, la Junior Academy of Science d’Ukraine. Valentyn Frechka est étudiant son rêve, c’est de fabriquer du papier de manière à ne pas couper les arbres des forêts des Carpates qui entourent le petit village de son enfance : Sokyrnytsia. Et pour éviter cet abattage, il baisse la tête et se demande si nos bonnes vieilles feuilles d’automne ne pourraient pas constituer une matière première capable de produire du papier. Et c’est là que les expériences et la recherche commencent.
Et si vous nous en parlez ce matin sur Europe 1, c’est qu’il a trouvé.
Oui On va spoiler tout de suite. On va tuer le suspense puisque le jeune homme de 23 ans ouvrira en juillet prochain dans la commune des Mureaux, dans les Yvelines, une usine qui va transformer des feuilles mortes trouvées à Paris mais pas que en papier recyclé.
Pourquoi la France ?
Sans surprise, Valentyn Frechka est installé à Paris depuis l'invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. En France ou en Ukraine, le but est identique : lutter contre la déforestation on l’a dit, le papier, c’est un peu moins de 15% de la consommation mondiale de bois. Le but est aussi de réduire l’impact environnemental de l’industrie papetière et pour cela Valentyn Frechka récupère, trie et broie les feuilles mortes pour en faire un papier durable et résistant.
Quel est le procédé que ce jeune homme a inventé ?
Le processus est simple : il s’agit de récupérer les feuilles dans la nature, les trier pour ne garder que celles encore dans un état convenable, les broyer et en extraire les fibres. Au bout de la chaine, il y une pâte, une pâte à papier plutôt résistant.
Entretemps, Valentyn Frechka a créé sa start-up Re-leaf Paper en septembre 2018. Un an plus tard, il décroche la formule finale de son papier fabriquée à base de feuilles mortes et le projet d’en faire une production industrielle commence.
On peut fabriquer quoi avec ce papier ?
Des sacs. Je disais solide, mais c’est assez solide. Et sinon des rouleaux et feuilles de papier, des boîtes pour les œufs ou des contenants pour fruits et légumes. L’invention a en tout cas suscité l'attention de l'Office européen des Brevets (OEB), l’OEB qui a sélectionné la start up parmi 550 candidats pour la Finale du Prix du Jeune Inventeur Européen, concours destiné aux jeunes inventeurs de 30 ans et moins, finale qui aura lieu à Malte le 9 juillet prochain. Et on espère que les prix se ramasseront à la pelle pour Valentin.