Chaque matin, Samuel Etienne revient sur ce qui fait la Une des quotidiens nationaux.
Un appel ce matin en Une du Parisien-Aujourd’hui en France.
Celui d'une femme de 59 ans, Anne Bert, une Française qui s'apprête à partir en Belgique pour mourir, pour se faire euthanasier.
Anne Bert est atteinte de la maladie de Charcot, qui atteint progressivement tous ses muscles et notamment les jambes, les bras et les mains. Puis ce sera la parole, la déglutition et enfin les muscles respiratoires.
Dans Le Parisien, elle dit "Je ne veux pas être grabataire, j'aime trop la vie".
Elle a donc choisi de mourir. Impossible en France, elle fera donc son dernier voyage en Belgique.
Mais avant, elle a décidé d'interpeller les candidats à la présidentielle, les appelant à un grand débat public sur ce thème.
Rappelons qu'en France l'euthanasie est illégal, la loi votée à l'unanimité en 2016 prévoit seulement une mise sous sédation profonde jusqu'à la mort.
Le co-auteur de cette loi, Jean Léonetti, s'exprime dans Le Parisien, défend son texte : "Je continue à défendre l'idée que donner la mort à une personne, même à sa demande, constitue une franche rupture de fraternité et de solidarité".
Difficile débat que celui-ci où deux principes s'affrontent : celui de liberté, et celui de fraternité.
Demain, les 60 ans du Traité de Rome, fondateur de la Communauté économique européenne.
Anniversaire dans un triste contexte, alors que les Britanniques préparent le Brexit, et que beaucoup rêvent d'un Frexit pour la France, et qui est la Une ce matin de beaucoup de vos journaux.
De cette "Europe désenchantée" pour Les Échos, qui doit reconquérir les peuples.
De cette Europe qui a la "gueule de bois", dit L'Humanité qui n'a pas de mots assez durs contre cette Europe, bien trop libérale à son goût.
La Croix évoque ce sondage résumant ce que les Français lui reprochent à cette Europe : elle est tatillonne, bureaucratique, inefficace. C'est un gouffre financier, un monstre tentaculaire, qui s'est élargi trop vite et laisse se creuser les inégalités entre les États membres.
Et si, pour se relancer, l'Europe s'inspirait de ce qu'elle fait de mieux, s'interroge le même La Croix ?
Carte à l'appui, on apprend ainsi que ce sont les Belges qui recyclent le plus, les Espagnols les champions du don d'organes et des greffes, l'Allemagne le numéro 1 de l'apprentissage, l'Estonie la meilleure du numérique, quant à la France c'est bien sûr la championne de la fécondité.
Et si c'était ça l'Europe ? Le meilleur de chaque pays, le génie de chaque peuple. Voilà peut-être l'idée qui permettrait de la réenchanter.