Chaque matin, Samuel Etienne revient sur ce qui fait la Une des quotidiens nationaux.
Un même visage ce matin à la Une de vos journaux : François Hollande. Comment pourrait-il en être autrement ?
"Hollande renonce, normal..." : c'est la Une du PARISIEN-AUJOURD'HUI EN FRANCE. Oui, pour le journal, une décision normale au vu de sa situation, mais pour un président qui, au final, n'avait rien - contrairement à ce qu'il avait promis - de normal. "Hollande n'aura rien fait comme les autres, ou presque. Hier soir en annonçant son renoncement à sa propre succession, il s'est une nouvelle fois distingué de ses prédécesseurs".
Ce choix, LIBERATION veut le saluer : "Rares sont les hommes politiques suffisamment lucides pour s'écarter volontairement du pouvoir au nom d'un intérêt plus grand, d'une solidarité nécessaire, d'une idée", Laurent Joffrin parle d'"élégance". Et sur le fond, il veut rappeler que pendant ce quinquennat, "alors que tant de pays ont fait le choix d'une austérité qui aiguise les inégalités, la France a maintenu pour l'essentiel les protections dont bénéficient les salariés. Qu'elle a fait face aux plus graves attaques terroristes de son histoire et procédé à des justes réformes de société". Libération veut croire que l'Histoire se souviendra d'un bilan certes pas éclatant, mais peut-être pas si désastreux.
A l'inverse, LE FIGARO parle d'un "président qui ne l'était pas", c'est l'édito d'Alexis Brezet ce matin : "Par quel ahurissant mystère un homme qu'on disait intelligent, subtil - et qui l'est assurément - a-t-il pu à ce point s'abîmer dans le ridicule et l'incurie d'une présidence sans grandeur ni vision ? Les historiens essaieront peut-être de trancher le point qui relève - estime Brezet - plus sûrement des psychologues". L'éditorialiste conclut : "La France, elle, a déjà tourné la page. Elle sait bien qu'hier soir François Hollande n'a pas renoncé à briguer un second mandat. En vérité il n'a jamais été président".