Chaque matin, Samuel Etienne revient sur ce qui fait la Une des quotidiens nationaux.
Jean-Luc Mélenchon haranguant la foule à Marseille, c'est la Une du Parisien - Aujourd'hui en France
Avec La question que tout le monde se pose : "Jusqu'où ira-t-il ?".
On connaissait la lutte des classes, voilà "La lutte des places" en Une de Libération qui constate cette "percée spectaculaire" du leader de la France insoumise, qui dépasse désormais François Fillon dans les intentions de vote. L'Humanité s'enthousiasme ! "Le vent se lève" : c'est l'édito du journal communiste ce matin, "Un grand coup de collier des communistes, des Insoumis, des démocrates, des syndicalistes...peut tout bousculer. Il n'y a pas de temps à perdre, mais beaucoup à gagner", écrit ce matin L'Huma.
Jusqu'où ira Mélenchon ? Le Parisien en tout cas prend parti contre. Certes "Mélenchon a du talent. Un talent théâtral, presque désuet, où sont convoqués Castro, Chavez et Robespierre. Mais incarne une gauche radicale et populiste, recroquevillée sur elle-même, figée qui ne voit pas qu'autour d'elle le monde bouge".
Le Parisien prend parti contre Mélenchon, Le Figaro, jusqu'au bout, aura soutenu François Fillon. Fillon qui a "15 jours pour forcer le destin" : c'est sa Une ce matin.
Selon Le Figaro, pour cette élection, l'électeur doit réfléchir et procéder par élimination. Mélenchon ? En marxiste impénitent, il est convaincu qu'en appauvrissant les riches on enrichit les pauvres. Cela ne s'est jamais produit, pas même en Union soviétique. Marine Le Pen ? Elle veut quitter l'Euro. La France devra renoncer à suivre le rythme du monde. Appauvrissement général assuré. Emmanuel Macron ? Avoir été le principal conseiller de François Hollande et prétendre que le salut viendrait d'une politique qui serait tout l'inverse de celle pratiquée par Hollande nourrit légitimement le doute.
Bon, vous avez suivi le raisonnement, Mélenchon, Le Pen, Macron éliminés. Il reste François Fillon ! Celui, selon Le Figaro "dont les idées sont les plus en phases avec celles du pays". En phase avec celles du pays, il y a les idées, mais on vote pour un homme aussi. Selon le dernier baromètre Viavoice-Libération, 70% des sondés estiment que Fillon a été discrédité par les affaires.