Des conseils d'amitié, des batailles de com' qui tournent mal et l'histoire du vrai faux manuscrit de Camus

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le conseil de joe biden à Israël, l'intervention de Gabriel Attal en pleine interview de Valérie Hayer et une belle histoire de littérature avec le manuscrit de 'L'étranger" de Camus.

« Ne soyez pas consumé par la rage ». 

On a parfois tort de ne pas écouter ses amis.

C’était le 18 octobre dernier, quelques jours seulement après l’effroyable attaque terroriste du Hamas, Joe Biden était à Tel Aviv rappel Séverin Husson de la Croix. Il avait alors exhorté ses amis israéliens à ne pas reproduire les erreurs des Etats Unis après le 11 septembre.

Réponse militaires disproportionnée, détentions abusives dans les prisons d’Abou Grahib ou de Guantanamo...  « Ne soyez pas consumé par la rage » Leur avait-il dit.

Presque 8 mois après le 7 octobre, force est de constater que les Israéliens n’auront pas écouté les conseils du vieux Joe.

Pour preuve ces révélations à la une de Croix sur l’existence d’une prison cachée sur une base militaire du Neguev.

Violences, déshumanisations, tortures... Cécile Lemoine a recueilli des témoignages de détenus et de lanceurs d’alerte israélien.

Des ONG israéliennes s’alarment aujourd’hui sur de potentiels crimes de guerre.

En fait Israël est en train de perdre la bataille de l’information explique Renaud Girard dans le Figaro. Et la bataille de l’opinion est cruciale dans une démocratie, les Américains le savent depuis la guerre du Vietnam.

Or la vidéo de tentes prenant feu dans un camp de réfugiés palestiniens il y a 10 jours est l’équivalent de la photo de la petite fille vietnamienne brulée au Napalm.

« En paraissant s’adonner à la vengeance et à la punition collective -écrit Renaud Girard-, Israel est en train de perdre la guerre de l’Information ». La guerre tout court. 

« Valérie Hayer est-elle nulle ?? »

Autre bataille de l’information, autre défaite.

Mais celle-là est quand même beaucoup moins dramatique, sauf pour la Macronie qui est effectivement en train de perdre pied ! On a l’impression que pour nos deux têtes de l’exécutif ces européennes sont devenu des sables mouvants où plus il s’agite, plus il s’enfonce.

Comment faire l’unanimité contre soi ?

Eh bien Gabriel Attal a trouvé ! En s’invitant dans un studio de radio pour prendre la parole à la place de sa tête de liste. Tempête chez les féministes, clameurs chez les adversaires mais pas seulement : 

« Valérie Hayer est-elle nulle ?? » S’interroge, indigné, Nicolas Beytout à la une de l’Opinion. « Tout se passe comme si le Premier Ministre avait décidé de couvrir la voix de sa candidate écrit-il ».

Et puis il y a aussi la « manip » d’Emmanuel Macron qui sous prétexte du 6 juin, débarquera dans les 20 h de TF1 et France 2 à 3 jours du scrutin.

« Coups de forces médiatiques »

Là encore, tollé général ! Pourtant rien d’illégal, la pratique est même assez commune dans tous les états un peu autoritaires.

Interrogé par le Figaro, Michel Boyon, ancien président du CSA a recherché dans ses souvenirs.

« Le seul précédent que je vois, remonte au 4 mars 1967, lorsque le Général de Gaulle s’est exprimé à la veille du premier tour des législatives... A l’époque il n’y avait pas beaucoup de règle ni de décompte » rappelle Patelin le vieux sage.

« Mais un président ne devrait pas faire ça ! » s’emporte Yves Thréard beaucoup moins patelin.

« Le chef de l’Etat et Gabriel Attal peuvent multiplier les coups de forces médiatiques pour sauver les meubles -écrit-il à la une du Figaro-, Rien n’y fait, le rejet est profond la corde macroniste est usée ».

Et confirmation dans les Echos où selon un nouveau sondage Opinion Way Vae Solis, Valérie Hayer ne devance plus Raphaël Glucksman que d’un seul point. La candidate macroniste était déjà mal en point, elle est désormais dans la marge d’erreur.  

Vrai-faux manuscrit

Mais il n’y a pas que la politique dans la vie et dans les journaux.

Il y a aussi de belles histoires de littérature.

C’est ainsi que Le Figaro nous raconte ce matin celle du deuxième manuscrit de l’Etranger. Il sera mis aux enchères demain.

Un évènement tant le roman de Camus est monumental. Mais la singularité de ce manuscrit c’est qu’il a été écrit deux ans après la parution du livre.

On ne sait pas en fait si l’auteur a voulu faire une blague, ou gagner de l’argent facilement en recopiant ainsi son livre. Avec de faux repentirs, quelques palimpsestes et des gribouillages dans la marge.

Emballé c’est pesé le texte sera mis a pris entre 500 et 800.000 euros.

Barbes parallèles et glabres asymétriques

Mais on va terminer par ce qui est peut-être un autre faux, mais surtout une vraie belle histoire d’amitié entre 2 grands écrivains. C’est dans l’équipe que vous lirez cette double page.

A l’approche des JO, le quotidien sportif exhume effectivement quelques-uns de ses nombreux souvenirs. Il nous raconte aujourd’hui quelques aventures d’Antoine Blondin, chroniqueur de luxe du journal pendant les JO.

A Moscou en 1980, il s’était lié avec un jeune reporter de 28 ans : Sorj Chalandon.

Il s’était rencontré au petit déjeuner. L’auteur d’un singe en Hiver était assis devant deux verres : un de vodka pour dire au revoir à « cette saloperie de nuit » et un de cognac pour saluer le jour qui vient.

Il avait immédiatement commandé la même chose à son jeune confrère une amitié était née.

Le jeune Sorj n’était pas encore le grand écrivain qu’il est devenu. Mais la légende veut que quand son ami avait des absences il lui de terminait ses papiers...

Comme celui-ci où comparant les pilosités de Lénine et de Raspoutine Blondin avait titré sa chronique « les barbes Parallèles ».

C’était à Moscou c’était il y a 44 ans. Bien loin de notre duo Macron Attal : nos glabres asymétriques.

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