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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la stratégie de Jordan Bardella pour rassurer les Français.

Coup de tête

L’image du jour n’a rien de politique même si elle semble symboliser de manière presque un peu trop facile l’état de la société française en ce moment.

Cette photo est à la une de l’Equipe ce matin. C’est celle Killian Mbappé à terre, le visage en sang, le regard saisi pile, a l’instant où il semble se rendre compte que le coup qu’il a reçu est plus grave que prévu.

Pour le footballer le diagnostic est assez simple à faire. D’ores et déjà l’Equipe nous indique qu’il ne sera pas sur le terrain vendredi prochain face aux Pays bas.

Pour la France, qui elle aussi est groggy depuis huit jours, le diagnostic est plus compliqué. Les médecins de gauche, de droite et du « en même temps » se pressent à son chevet ont souvent des avis contradictoires.

Rassurer le malade.

Le fait du jour, c’est toutefois la consultation du docteur Bardella.

Si vous ne l’avez pas entendu tout à l’heure sur Europe 1. Rendez-vous dans le Parisien / Aujourd’hui-en-France qui publie l’ordonnance du patron du RN...

Et une chose apparait clair, à la différence des docteurs Knock de LFI et consort, sa stratégie à lui est de rassurer le malade. Car le traitement sera long, et certains remèdes pourrait l’achever.

Avant toute chose faire des analyses.

S’il l’emporte, il engagera dans les premières semaines un audit des comptes de l’Etat par un collège d’experts.

Ensuite, la première réforme sera le réarmement économique du Pays.

La deuxième concernera le redressement des services publics.

La réforme des retraites sera abrogées à partir de l’automne pour permettre aux carrières longues de partir à la retraite à 60 ans » décalre-t-il..

« Je n’entends pas brutaliser la démocratie » promet encore Bardella.

A Matignon avec l’Hypothèse d’une majorité absolu nous aurons des leviers importants pour agir. « Nous allons faire maintenant ce que nous pourrons faire maintenant ».

« Mais je le dis aux français, pour nous essayer il nous faut une majorité absolue ».

RN en pôle de stabilité.

Alors ce discours peut-il être entendu ?

Le malade France nous dira ce qu’il en pense le 30 juin. D’ores et déjà Guillaume Tabard du figaro souligne que ce projet à un atout : Au milieu du chaos, le RN apparait aujourd’hui en pôle de stabilité.

Dans le match à 3 qui se joue avec la gauche et les macronistes, le parti de Marine Le Pen a pour lui l’homogénéité de son socle explique-t-il...

Face à la coalition Hollande Poutou, d’une part...  Face à l’énigme de ce que serait un bloc centriste de l’autre, Le RN à lui, l’avantage de la clarté.

Qu’ils se taisent

Reste à savoir si les appels à faire barrage au RN de la part de la société civile peuvent être efficace ?

C’est le débat du jour : Faut-il donner son avis dans le débat public quand on est acteur de la société ?

L’Equipe nous informe d’abord que les joueurs de l’équipe de France de foot dans la foulée de Mbappé pourraient prochainement publier un communiqué pour affirmer une position commune.

La croix indique aussi que depuis l’annonce d’un possible succès du RN, l’épiscopat est souvent sommé de se positionner... Et que les évêques sont tiraillés face à des attentes paradoxales de leurs ouailles.

La question se pose aussi pour les grands patrons souligne les Echos. l’Afep, l’association qui regroupe les 117 entreprises françaises les plus importante, a publié un communiqué dans lequel elle met en garde contre un risque majeur de décrochage durable de l’économie.  L’Afep toutefois n’attaque pas notamment les partis souligne le journal.

Enfin il y a bien sur les traditionnelles pétitions d’artistes à gauche.

« Eh bien qu’il se taisent ». C’est le coup de gueule de Nicolas Beytout à la une de l’Opinion.

« Tous ces artistes, influenceurs, sportifs qui se mobilisent depuis le soir des élections et qui oublient à quel point la coupure entre leur vie et celle de millions d’électeurs du Rassemblement National s’est élargie écrit-il... l’époque n’est plus aux artistes engagées. Ils se sont tellement trompés -poursuit-il ».

« Nous avons lâché le peuple »

Et de manière assez singulière Beytout reçoit un soutien inattendu : Celui d’Ariane Mnouchkine. La grande metteuse en scène dont la conscience n’est pas suspecte de s’égarer hors de sentiers balisés par la gauche publie, une tribune, dont le figaro se fait largement l’écho ce matin.

« Nous, gens de culture avons lâché le peuple écrit-elle. Nous n’avons pas voulu écouter les peurs, les angoisses. Quand les gens disaient ce qu’ils voyaient, on leur disait qu’ils se trompaient... Qu’ils ne voyaient pas ce qu’ils voyaient. Puis comme ils insistaient, on leur a dit qu’ils étaient des imbéciles, puis, comme ils insistaient de plus belles on les a traités de salaud.

Aujourd’hui conclu Ariane Mnouchkine, je ne suis pas certaine qu’une prise de parole collective des artistes soit utile ou productive.

Une partie de nos citoyens en ont marre de nous, marre de notre impuissance, de nos peurs de notre narcissisme de notre sectarisme et de nos dénis.