Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la photo d'Emmanuel Macron lors de sa réunion de crise dimanche soir à l'annonce des résultats des élections européennes et les difficultés économiques qui attendent la future majorité après les élections législatives.
Une photo qui résume tout.
Elle n’est pas dans les journaux mais vous la trouverez sans mal sur les réseaux sociaux. Ou directement sur le compte de son auteur : Soizig de la Moissonière, la photographe officielle d’Emmanuel Macron rappelle l’Opinion. Une femme qui a le champ libre depuis des années pour suivre et shooter le président où qu’il soit... Y compris lors de cette réunion de crise dimanche soir.
On reconnait Emmanuel Macron de dos assis. Devant lui, Gabriel Attal, Gérald Darmanin et Yaël Braun Pivet semblent totalement abasourdis, décontenancés, perdus peut être même un peu en colère. C’est le moment où Emmanuel Macron leur annonce qu’il va dissoudre l’Assemblée.
Photo formidable car elle dit tout de la réalité de la politique, de sa violence. Elle dit tout d’un Emmanuel Macron qui n’écoute plus personne, sûr d’avoir raison tout seul.
Une photo qu’apparemment l’Elysée n’a pas souhaité voir publier dans la presse mais soyez en sûr, plus tard, elle illustrera l’histoire de ce moment politique que nous sommes en train de vivre.
Un homme disparait
Alors faute d’avoir eu le droit de la publier, c’est un autre cliché qu’a bricolé l’Opinion en une.
L’image d’un Emmanuel Macron en train de disparaitre.
« Macronie, le spectre de l’effacement » titre le quotidien qui raconte le désespoir de ces élus de la majorité qui semblent désormais exclu du jeu politique, devenus simples spectateurs des recompositions à droite et à gauche.
« A l’ombre des psychodrames les marconistes s’éteignent en silence -écrivent Dinah Cohen et Mathieu Deprieck-. Le combat est jugé impossible si ce n’est déjà perdu. « J’y vais car il vaut mieux mourir l’épée à la main souffle une députée Modem ».
Dans les Echos ce n’est pas une photo mais des chiffres qui illustrent cette même réalité. Ceux du baromètre Elabe mesurant la popularité de l’exécutif.
Macron dévisse dans l’opinion annonce le quotidien économique. La côte de confiance du chef de l’État baisse de cinq points d’un coup. Il atteint son plus bas niveau depuis le début du second quinquennat.
C’est un signal d’alerte pour le second tour commente Bernard Sananès, Les électeurs LR et les sociaux-démocrates ne sont pas prêt à suivre Emmanuel Macron.
Droite, gauche !
A propos des LR. Le Parisien nous raconte en détail leur folle journée hier. C’est à rire et à pleurer... Et puis sur le site du JDD, on apprend qu’Éric Ciotti a recruté Babette de Rozières sur sa liste LR/RN.
L’animatrice télé et chef cuisinière se présentera dans les Yvelines.
A gauche maintenant ce matin on triomphe.
« Front populaire la victoire est a porté de main » titre l’Humanité qui rêve déjà du grand soir et à des lendemains qui chantent.
Un accord a été trouvé entre insoumis socialiste écolo communistes hier soir. Et ce matin à la une du Figaro le sang de Vincent Trémollet de Villers ne fait qu’un tour.
« Nouveau fruit amer de cette dissolution, Jean Luc Mélenchon et François Ruffin se disputent à ciel ouvert l’Hôtel de Matignon -écrit-il-. C’est la démocratie tempérée par le trotskisme : Robespierre en keffieh ou Robespierre en Gilet jaune ».
Et d’énumérer les points de leur programme supposé : « la décroissance économique, la tyrannie fiscale, l’immigration voulue, l’islamisation complaisante, la violence excusée, les médias surveillés, les élèves endoctrinés, le nucléaire délaissé, la justice politisé... Bref la France dévastée. »
Alors les Echos ne vont pas jusque-là mais ce qui est sûr c’est que « la peur gagne les marchés ». C’est même le plus gros titre du quotidien économique.
« L’inquiétude ne cesse de croitre chez les investisseurs depuis l’annonce de la dissolution explique le journal. A la bourse, le CAC plonge.
Plus inquiétant encore. Le spread, la différence de taux avec l’Allemagne ne cesse de se creuser. ; Il faut remonter à 2011 et la crise de la zone euro pour trouver un mouvement similaire.
Bref le pays ne va pas être facile à gouverner.
Regarder le sport ou faire l’amour
Mais on ne put pas se quitter sans parler foot ce matin. Le sujet est partout.
L’Euro commence ce soir à Munich et ça va durer un mois. Les Français sont favoris mais fatigués explique l’Equipe.
Et puis il n’y a pas que le foot, le Tour de France débute le 29 juin et puis bien sur les JO rappelle le Parisien Aujourd’hui en France. Alors le journal a décidé de prendre les devants. Et est allé consulter... Une spécialiste des relations de couple !
« Parce que les experts interrogés sont unanimes, l’avalanche estival de sport sera un motif de discorde. Si l’un passe son temps sur son portable à 22h30 alors que l’autre aimerait faire l’amour -écrit Marius Veillerot- ça va effectivement poser des problèmes.
Bref après la politique le sport.
A croire qu’au pays d’Astérix, la dispute est érigée en art de vivre.