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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, il revient sur les commémorations des 80 ans du Débarquement en l'absence de Vladimir Poutine et sur les petits calculs politiques à trois jours des élections européennes.

D-Day

Un seul et même sujet ce matin :  l’anniversaire du débarquement de Normandie avec des photos formidables qu’on ne se lasse pas de revoir ou de découvrir.

Celle de Robert Capa à la une du Figaro par exemple avec ce JI progressant dans l’eau à quelques mètres de la plage d’Omaha. Photo légèrement floue mais qui dit bien l’angoisse et le courage qu’il a fallu à ses hommes il y a 80 ans. « Et Rien ne pourra mieux représenter que cette image l’engagement des Etats Unis dans la défense de la démocratie en Europe -commente Jean-Dominique Merchet à la une de l’Opinion ». « 80 ans plus tard, les commémorations du D-Day sont une nouvelle fois l’occasion de réaffirmer la solidarité des occidentaux » poursuit-il.

Parce que juste après l’émotion c’est évidemment la dimension diplomatique qui prend le dessus.

Dans Ouest France, qui publie aujourd’hui un tiré à part sur le D-Day en Français et en Anglais. Vous lirez la tribune d’un allemand : Olaf Scholtz: « Le fait que je puisse assister aujourd’hui aux cérémonies en tant que chancelier n’a rien d’une évidence écrit-il. Cela montre à quel point les liens entre nos pays nos peuples et nos gouvernements sont devenus étroits au cours des dernières décennies.

Des présents et un absent.

Vladimir Poutine, bien sûr, qui n’a pas été invité.

« Un D day à l’ombre de la Russie » titre d’ailleurs la Croix qui souligne que cet anniversaire est célébré dans un contexte de tension grandissante avec le Kremlin. Et c’est peu dire. Signe parmi d’autres cette affiche qui vient d’apparaitre devant l’ambassade de France raconte Benjamin Quénelle le correspondant du journal à Moscou.  C’est une photo d’un soldat de la division Charlemagne (vous savez ces français qui s’engagèrent en 1943 aux côtés des allemands sur le front de l’Est). Une main anonyme a rajouté cette légende en lettre rouge : « Ces français combattaient déjà contre la Russie aux côté des nazis ».

Voilà l’ambiance qui règne à Moscou.

Une gueule d’atmosphère

Et puis il y a évidemment une dimension de politique politicienne à ces commémorations. Parce que cela n’a échappé à personne et surtout pas à l’Elysée ; nous sommes à 3 jours des Européennes.

Dans l’Opinion un conseiller explique à François-Xavier Bourmaud qu’Emmanuel Macron veut tirer parti d’une « atmosphère ». C’est le mot utilisé. « Certains pensent que cette séquence internationale nous permettra de prendre un ou deux points ».

Voilà, les vétérans doivent être heureux de savoir que leur courage il y a 80 ans participe aujourd’hui à une aussi noble cause.

« Le sondage de la Honte »

C’est une affaire un peu dérangeante. C’est même « Le sondage de la Honte » comme l’appelle L’Equipe.

De quoi s’agit-il ?

Pour illustrer un documentaire sur la diversité dans l’équipe de foot d’Allemagne, la Chaine publique ARD (équivalent de France 2) a commandé un sondage où il était notamment demandé : « Faut-il plus de joueurs blancs en sélection allemande ? »

Tollé outre Rhin. Mais tollé, moins parce que 21% des personnes interrogées ont répondu positivement, que parce qu’on leur a posé la question.

Alors ce type de sondage banalise-t-il une forme de racisme comme le pense certains ou au contraire permet-il de voir une réalité en face trop longtemps occulté. Je vous laisse réfléchir.

Mais attendez avant de commencer parce qu’il y a une autre question qui se pose ce matin : Celle qui découle de l’histoire incroyable de Jacques Fesch. Vous la lirez notamment sous le plume de Stéphane Durand-Souffland du Figaro.

Rédemption et réhabilitation.

Dans les années 50, Jacques Fesch fut condamné à la peine de mort et exécuté pour avoir tué un policier au cours d’un holdup. Il n’y a pas de doute sur sa culpabilité ce n’est pas la question.

Le sujet, c’est qu’avant d’être guillotiné, durant sa longue détention, il fut touché par la grâce. Son attitude et surtout ses écrits ont même convaincus le cardinal Lustiger de lancer une procédure en béatification qui est toujours en cours. Alors Jacques Fesch sera-t-il un jour déclaré saint par l’Eglise, nul ne peut le dire mais sans attendre la Cour de cassation doit se prononcer aujourd’hui sur une demande de réhabilitation de ce détenu hors du commun...

On en vient à la question : une juridiction laïque peut-elle être sensible à la conversation religieuse d’un condamné, à sa rédemption ? Cette fois ça y est vous pouvez commencer à réfléchir.