Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, il revient sur les commémorations du Débarquement et sur le retard d'Emmanuel Macron qui a manqué le début de la cérémonie des Britanniques.
D-Day, heure H, et maître des horloges.
« Même à un rendez-vous avec l’Histoire Emmanuel Macron est arrivé en retard -écrit Louis Hausalter envoyés spéciale du Figaro à Omaha Beach-. Coutumier du fait, le Président de la République est arrivé une 20taine de minute après l’horaire du début de la cérémonie franco-britannique. Pas de quoi perturber le flegme des British -ajoute-t-il-, Ils ont commencé sans lui ! »
Voilà encore de quoi arranger l’image de désinvolture des Français.
Sinon les cérémonies de commémoration du 6 juin se sont bien passées raconte vos journaux.
Discours, émotion, véhicule et vétérans de collection. « Cela avait même parfois des faux airs de festival de Cannes -explique Henri Vernet du Parisien Aujourd’hui en France. L’arrivée des anciens combattants plus applaudis que le parterre de chef d’Etat. Leur accueil par le couple Macron avec photos sur le tapis rouge. »
« Des « Ahh » qui fusent avec l’arrivée du Prince William. Et un tonnerre d’acclamation pour Volodymir Zelinsky ».
Car s’il y en a bien un qui est l’héritier de cet esprit de résistance, de ce « 6 juin spirit », c’est lui. Et c’est d’ailleurs l’image du jour pour le quotidien : l’embrassade entre le président Ukrainien et ce vétéran de la 8eme Airborn. « Vous êtes le sauveur du peuple lui a dit Melvin Hurwitz, je prie pour vous ».
Après Overlord, opération Overdose !
Alors parfois certaines prières sont exaucées puisque l’Ukraine va recevoir des mirages 2000 français. Emmanuel Macron en a fait l’annonce surprise au cours de l’interview télévisés sur TF1 France 2, France Info LCI... C’était à 20h, pour la deuxième partie de la journée présidentielle.
Et après l’opération Overlord, c’était l’opération Overdose résume Hubert Coudurier dans le télégramme. L’éditorialiste tient une comptabilité serrée. Emmanuel Macron aura pris la parole à 6 reprises au cours de ces 3 jours de commémorations.
Et il n’est pas le seul à trouver que cela fait un peu beaucoup.
Selon un sondage Odoxa Backbone pour le Figaro, 67% des français trouvent qu’il en fait trop, surtout à trois jours d’élections européennes.
La politique du selfie
La fin de la campagne, c’est l’autre gros sujet du jour.
Derniers Meetings, dernières petites phrases, derniers sondages qui confirment d’ailleurs ceux que vous avez pu lire depuis des semaines.
Mais pour Cécile Cornudet des Echos, c’est aussi le moment de faire un bilan. De s’interroger sur le nouveau rapport des Français à leurs politiques.
« Ils ne leur parlent plus ils veulent juste des photos... » comme au festival de Cannes.
« Gabriel Attal a raconté la scène à ses proches. A Agen mardi il a passé 2h à parcourir 200m tant la foule était dense. Il a enchaîné les selfies mais à aucun moment le contact n’a été établi avec les électeurs ». « Les déplacements de terrain mettaient les politiques à portées de baffes disait-on. C’est fini, écrit-elle, plus de reproche ou d’encouragements. Juste des selfies... La dépolitisation a franchi une marche supplémentaire -résume Cornudet-, l’Image n’est plus seulement importante, elle seule compte vraiment ».
« Waouh ! c’est quelques chose la politique ! »
Alors eux continuent à croire en la politique. Avec la foi du charbonnier, chevillée au corps.
Eux, Les journaux vous en auront peu parlé durant ces longues semaines de campagnes, ce sont les « petits » candidats, ceux à qui les instituts de sondage n’accordent que peu d’intentions de vote. Et alors que la campagne officielle s’achève ce soir à minuit. Il était temps que le magazine Society s’intéresse un peu à eux.
Antoine Mestre a suivi Jean Marc Governatori, Florian Philippot et Marine Cholley pendant quelques jours.
Voyage en TER, réunions publiques dans des salles clairsemés, hôtels de sous-préfectures. Mais tous y croient. Ils le disent. Ils en sont sûrs, la dynamique est là et dimanche soir la surprise ce sera leur score à eux.
Alors on peut sourire mais leur enthousiasme fait quand même chaud au cœur. Celui de Briac Favé par exemple à 20 ans, il a été bombardé directeur de campagne de la liste Equinox.
« C’est ma première campagne, on n’est jamais prêt mais Waouh s’exclame -t-il c’est quelques chose la politique ! »
L’horreur à 8h40
Pour finir, nous allons adresser un salut fraternel à tous ceux qui nous ont écouté hier dans les embouteillages.
A 8h40 précises, indique le Parisien. Exactement pendant cette revue de presse, le site Sytadin de la direction des routes d’Ile de France faisait état de 440 km de bouchons. C’était l’horreur ! Et le Parisien, qui en a pourtant vu des bouchons, consacre une pleine page a ce qui s’est passé hier. Stéphane, 61 ans, raconte par exemple qu’il a passé 3h bloqué sur le périphérique. Et pour cause, il avait été fermé pour les cortèges de Biden et consorts. Mais aucune information, aucune indication. Entre les restrictions pour les jeux olympiques et les convois officiels. « C’était l’apocalypse » raconte une conductrice.
Alors je ne sais pas si ça va la consoler, je ne crois pas... Mais qu’elle sache que même le président, avec ses motards, son gyrophare, ses pin-pons et son périphérique privatisé, même notre maitre des horloges est arrivé hier avec 20 minutes de retard.