Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la critique de l'Élysée par Le Point, Patrick Pelloux accusé de violences sexuelles, Jacques Doillon qui aurait mieux fait de se taire et la mauvaise note de Kilian Mbappé.
Il y a des critiques qui font plus mal que d’autres. Celles, bien sûr, de ceux qui vous sont proches. Et c’est pour cette raison que le numéro du Point de cette semaine risque de provoquer une grosse colère à l’Elysée. Le Point, qui est sans doute, philosophiquement, l’hebdomadaire le plus proche de la majorité, publie en première page une photo d’Emmanuel Macron crépusculaire. Et le titre claque comme celui d’une vielle série américaine : « L’homme aux 1000 milliards de dette ». « Enquête sur un scandale d’Etat »…
En fait d’enquête, le papier n’a pas dû être très long à écrire parce que malheureusement les faits sont connus et rabâchés depuis longtemps explique Etienne Gernelle dans son éditorial : la « chéquothérapie » comme il l’appelle où l’art de dilapider à tous vents un « pognon de dingue », si vous préférez.
« Le Point vous aura bassiné sur le sujet » -reconnait-il-. « Nos prophètes de malheur maison, Nicolas baverez, Pierre-Antoine Delhomais, hélas ! avaient raison… »
« Si tous les présidents depuis 1981 ont creusé le trou. Emmanuel Macron est en route pour une performance historique -écrit-il- : le seuil des 1000 milliards de dette supplémentaire depuis son arrivée à l’Elysée devrait être franchi l’an prochain ».
Vous lirez donc cette enquête signée Béatrice Parrinaud et Mathilde Siraud, mais ce sont les Echos qui enfoncent le dernier clou du cercueil avec cette info en une : « Emmanuel Macron renonce à baisser la dette publique sur le quinquennat ».
« L’objectif était pourtant défendu il y a encore 3 semaine » rappelle Renaud Honoré qui, maniant l’euphémisme comme personne, écrit : « les annonces d’hier ne devraient rien faire pour améliorer la
réputation de sérieux budgétaire de Paris auprès de nos partenaires européens ».
Enfin un dernier mot à l’adresse de ceux qui continuent à penser que tout cela n’est pas bien grave. Lisez le très bon papier de Guillaume Perrault dans le Figaro. L’historien du journal raconte comment l’explosion de la dette a provoqué la Révolution française. « L’incapacité de l’Etat Royal à tenir les comptes publics a entrainé, en 1789, le plus grand cataclysme de l’histoire de France. « Et ce passé -précise-t-il pour ceux qui n’aurait pas encore compris-, est riche d’enseignement pour aujourd’hui ».
« Mee Too » aux Urgences...
Après Gérard Miller, c’est une autre grande conscience de gauche qui est accusée de violence sexuelle : Patrick Pelloux, médecin urgentiste et grand amateur de plateaux de télévision.
C’est Paris Match qui révèle l’affaire. Tout commence par la sortie d’un livre signée par la professeur Karine Lacombe, dont la réputation depuis le Covid, n’est plus à faire. Dans cet ouvrage sorti en octobre dernier, elle dénonçait un médecin prédateur sans jamais le nommer. Elle racontait notamment l’été de la canicule 2003. Quand elle enchainait garde sur garde à l’Hôpital St Antoine.
« Les mains baladeuses de ce don Juan à la réputation bien établi ».
En fait confirme-telle au journal c’est bien Pelloux !
« Un jour une interne est de dos, raconte-t-elle, il l’a saisi par le cou et frotte son bas ventre contre elle... »
Je vous passe les détails et ses remarques les plus scabreuses. Vous les lirez dans ce papier très documenté signé par Anne Jouan.
On y raconte aussi comment l’étau avait commencé à se resserrer autour de lui. « Mais après le 7 janvier 2015 et l’attentat contre
Charlie Hebdo... Après ces larmes à la télé, il devient difficile de le montrer du doigt ». « Clairement cet évènement à participer de son immunité comme sa proximité affichée avec François Hollande confie une ancienne ministre ».
Contacté par Paris Match, je vous lis la réaction de Pelloux : « Karine Lacombe a sorti ça dans un livre ? Alors là je suis sur le cul... Putain je vais être obligé de lui coller un procès... » Sans commentaire.
Mieux vaut parfois se taire...
Autre accusé : Jacques Doillon.
Pour la première fois depuis les accusations de viols sur mineures dont il est l’objet, il sort du silence. Et en toute honnêteté on n’est pas sûr que cela lui vienne beaucoup en aide.
C’est Catherine Balle du Parisien qui a obtenu cette interview.
Concernant les accusations de Judith Godrèche, il répond : « Je n’ai jamais eu de rapport intime avec elle... Et puis sur le film incriminé, elle n’avait pas 15 ans mais 16 !
OK !!!
Il trouve aussi l’accusation de coucher avec des actrices mineures infame... « En 35 films il m’est arrivé une ou deux fois d’avoir des idylles avec des comédiennes mais je ne suis pas un harceleur »...
Voilà vous vous ferez votre avis vous-même...
Mauvaise note
Mais on va terminer avec quelqu’un qui fait l’unanimité ce matin...
Il a été nul !
3 sur 10 ce n’est pas souvent que Killian Mbappé se prend une note aussi sévère de la part de l’Equipe. Mais honnêtement son match contre Barcelone ne mérite pas plus. 3 sur 10 c’est même presque bien payé pour un joueur qui émarge à 72 millions par an au PSG.
Soit dit en passant, c’est assez singulier cette mode des notes que les journaux donnent aux sportifs après leur match. Imaginez que le Point les Echos fassent de même avec nos responsables politiques ?
Quelle note donneraient-ils à ces hommes qui valent Mille Milliards de dettes ?