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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, les réactions face à la nomination de Michel Barnier.

L’Homme de droite

Michel Barnier nouveau Premier ministre titre la voix du Nord à Lille.

« Et à la fin Barnier » annonce Corse Matin en Une un brin fataliste.

« Et à la fin c’est la Droite qui gagne ». Maugrée Libération champagne le quotidien de Troyes dont le cœur bat plutôt à gauche.

Parce que Michel Barnier est effectivement un homme de droite, sans aucune contestation possible. Et d’ailleurs si vous avez des doutes ils seront rapidement levés à la lecture de la presse de gauche.

« L’Outrage » c’est par exemple le titre l’Humanité où dans un édito furibard Marion d’Allard enrage contre un « Macron qui a choisi la continuation d’une politique inique, anti social, ultralibérale, patriarcale » écrit-elle.

D’autres à gauche frappe même en première page la photo du pauvre Barnier d’un coup de tampon, ou plutôt d’une sorte de sceau d’infamie « Approuvé par Marine Le Pen ».

Bigre.

Mais non, calmons-nous... semble tempérer le Figaro « Michel Barnier c’est le choix de l’apaisement » titre le journal pour qui on sent bien que c’est la divine surprise.

« En nommant Barnier à Matignon, Emmanuel Macron s’est finalement rangé à l’une des solutions les plus sages qui se présentait à lui ... » Se réjouit Vincent Trémollet de Villers dans l’édito du journal. « Bon évidemment, ajoute-t-il, le « commentariat » pointe la réserve, la cravate, le sérieux du nouveau Premier ministre.

Mais quand la radio publique reçoit des chanteurs nus, que la conversation civique se fait sur Tik Tok, que le selfie s’est imposé comme acte politique suprême. On peut se demander si l’anticonformisme ne s’est pas réfugié dans l’expérience, l’exigence, la retenue et la tenue ».

« Barnier c’est le choix de la droite et de l’expérience reconnaissent aussi les cathos de gauche de La Croix ».

 

La Gauche la plus bête du monde

Et puis si la gauche n’est pas contente, elle n’a quand s’en prendre qu’a elle-même rappelle l’Opinion, qui revient sur l’épisode Bernard Cazeneuve. « Episode qui laissera des traces » promet Antoine Oberdorf...

Et de souligner que sans l’opposition d’une frange des socialistes aujourd’hui ce serait l’ancien ministre de François Hollande qui serait à Matignon. En lui promettant la censure, ces hommes de gauches ont contraint Macron à se tourner vers la droite...

Voilà, Adieu la gauche qui ira, grand bien lui fasse, manifester demain.

En attendant dans les milieux économiques on est rassuré...

Témoin ce long portrait que les Echos brossent du nouveau locataire de Matignon, Elsa Freycenet, Gabriel Grésillon et Derek Perrote décrivent un homme sans sectarisme, réputé pour ses talents de négociateur.

Ses réseaux à Bruxelles seront utiles à la France écrivent-ils et ses 73 ans sont paradoxalement un atout...

 

L’âge du Capitaine

Parce qu’il y a son âge. Et d’ailleurs au moment de la passation de pouvoir entre l’ancien et le nouveau premier ministre cela a sauté aux yeux de Marie Christine Tabet.

« Et si le Macronisme était mort hier sur le perron de Matignon » écrit-elle dans l’édito du parisien Aujourd’hui-en-France.

« L’image était assassine, Attal le plus jeune Premier ministre de France obligé de céder sa place à l’un des hommes politiques les plus représentatifs du vieux monde tant honni par les hérauts du nouveau. Ce dernier lui infligeant au passage une leçon de savoir vivre et de politique ».

La scène fera date... Elle est racontée par le journal... Le nouveau Premier ministre signifiant sèchement à Gabriel Attal qu’il avait trouvé son discours trop long, trop centré sur sa personne (quelle surprise !) « Je peux dire quelques mots là » lâche Barnier ironisant sur les leçons que lui a donné son cadet de 38 ans.

Décidément cet âge est décidément san pitié.

 

Quel Pastis !

On termine par une autre confrontation.

Celle-là est racontée dans les pages saumon du Figaro, sous les plumes de Wladimir Garcin-Berson, et Olivia Détroyat.

Sous la pression, Pernod Ricard a finalement décidé de ne pas se marier avec le PSG.

Et cette Pression ce n’est pas de la bière mais celle des supporter de l‘OM... Ils n’ont pas accepté que la marque de Pastis, fondée dans leur ville en 1932, devienne partenaire officiel du Club honnit de la capitale.

L’idée était pourtant bonne de la part de Pernod Ricard de vouloir ainsi s’appuyer sur la notoriété du PSG. Mais c’était sans compter sur la colère des supporter marseillais...

« Fini le Ricard promettait l’un d’eux... J’aurai l’impression de trahir mon club et salir ma dignité à chaque gorgée. » fermé les guillemets... Face à de tels argument que voulez-vous qu’il fit...

Pernod Ricard a donc décidé de préserver les glottes anisées des supporters marseillais indignées.

Comme on dit à Marseille quel Pastis !