Chaque matin, Natacha Polony nous présente les différents éditos qui font la Une de la presse.
Le mot du jour : Révolution
Il y a d’abord le calendrier. Il s’était déjà invité dans le débat de premier tour en déclarant sa candidature. Emmanuel Macron tente maintenant de glisser le pied dans la porte avant le deuxième tour. Le pied, ou plutôt son livre. "La sortie de "Révolution" annonce, à coup sûr, un programme de changement" veut croire Jean Levallois dans la Presse de la Manche. Alors que les deux candidats de droite se déchirent sur fond de révolte anti-système, l’ébouriffant Emmanuel est donc dans le Point, avec son livre, et en Une de Paris Match, avec Brigitte. "A l’heure de leur confrontation finale et au moment de l’office cathodique, ce soir sur un plateau télévisé, s’amuse Denis Daumin dans la Nouvelle République, voici qu’Emmanuel Macron vient distraire l’électorat en publiant sa profession de foi. Il est jeune, il est neuf, il a des idées, c’est exaspérant. Il prétend à la "Révolution". Géométriquement, c’est le retour du "système" au point zéro. Ou à la case départ, politiquement". Eh bien oui, c’est le sens étymologique du mot "révolution". D’ailleurs, Christophe Bonnefoy, dans le Journal de la Haute Marne, s’intéresse à ce que nous propose concrètement le jeune prodige. "Il arrive un moment où les effets de manche doivent glisser vers des solutions réalistes. Un programme, tout simplement. Son livre, “Révolution”, n’est qu’une esquisse. Et encore, il en ressort une évolution plus qu’un bouleversement. On notera, par exemple, la dépénalisation du cannabis pour désengorger les tribunaux ou la fin de l’état d’urgence. Pas vraiment le grand chambardement qui remettra le pays sur une voie royale. Mais ne doutons pas un seul instant que la machine Macron montera en puissance. Ou pas". Bon, la Révolution, la prochaine fois peut-être.