Chaque matin, Natacha Polony nous présente les différents éditos qui font la Une de la presse.
Le mot du jour : rhume
"C'est la saison des rhumes, constate Florence Chédotal dans la Montagne. Mais désormais, on sait qu'il y a rhume et rhume. Tous ne se valent pas, a toussé un porte-parole du candidat LR, gêné aux entournures. Puis François Fillon s'est enrhumé et s'est fait moucher. Ce qui aura eu le mérite inédit de faire entrer le thème de l'Assurance maladie dans une campagne présidentielle". Et le thème passionne les Français, à défaut d’enthousiasmer les candidats. "Il faut donc remercier François Fillon de l'avoir placé, cette fois, en haut de la pile, nous dit Olivier Auguste dans l’Opinion. Certes, il l'a fait malgré lui. Certes, son projet est à la fois déjà édulcoré et encore confus. Il lui reste quatre mois pour ajuster son traitement". Mais Olivier Auguste espère qu’il n’y renoncera pas. "Car son diagnostic, dit-il, est lucide : urgences débordées, hôpitaux désorganisés, généralistes écœurés, spécialistes libéraux méprisés, accès aux soins à deux vitesses, bureaucratie envahissante, remboursements incohérents, transferts en douce vers les complémentaires, mutuelles opaques, financement grevant l'emploi, dette perpétuelle...". Sauf que, comme le dit Florence Chédotal, "la potion magique du docteur Fillon a du mal à passer, pour les classes moyennes et défavorisées, les retraités. Ou encore pour le corps médical qui n'a pas tardé à froncer les sourcils. On ne peut pas s'adresser à un large électorat comme on le fait à une niche de primaire". Dans les Échos, Cécile Cornudet réfléchit à cette campagne où l’on prétendait qu’il fallait égrener les promesses pour garantir qu’elles seraient enfin tenues. Encore faut-il un projet qui s’adresse à tous les Français. "Mais alors, comment s'y prendre pour réformer la Sécu ? demande Henry Lauret dans le Télégramme. Réponse : d'une main tremblante. Et en se gardant bien de brutaliser ce qui demeure dans la conscience collective comme un gage inexpugnable de la solidarité nationale, sinon l'ultime symbole de l'égalité à la française".