Chaque matin, Emmanuel Duteil fait le point sur l'actualité économique.
Ça se confirme, 2017 aura bien été une année exceptionnelle pour le luxe français.
En effet, bénéfice record pour LVMH ou Kéring, les maisons mères de Vuitton et Gucci et marge historique pour Hermès. Le sellier présentait à son tour ses résultats ce mercredi. Le luxe français a en effet cartonné l’année dernière, il n’y a pas d'autres mots.
Comment ça s'explique ?
C'est un secteur qui dépend beaucoup de la croissance et quand ça va mieux, c'est souvent le jackpot. C'est ce qui s'est passé l'an dernier. C'est très clair notamment aux États-Unis, c'est vrai aussi en Europe où les ventes ont progressé ou encore en Asie. Hermès a vu, par exemple, ses ventes augmenter de 4% au Japon. Et puis surtout, nos géants du secteur sont très bien positionnés. LVMH c'est le leader mondial avec 70 maisons (comme ils disent). Dans l'habillement, ils ont des marques aussi fortes que Dior ou Fendi. Dans les spiritueux le cognac Hennessy, l'horlogerie ou les bijoux. C'est pareil chez Kering qui profite à plein par exemple du redémarrage d'Yves Saint Laurent. Hermès c'est pour sa part une marque mythique qui fait rêver aux quatre coins du globe. Donc quand vous alliez reprise économique, excellence et marques mondiales vous avez un cocktail assez porteur.
Et ça va se poursuivre ?
Sur ces rythmes ce serait peut être un peu étonnant. Mais ils sont tous très confiants. Et pour s'en convaincre, il suffit de voir les récentes ouvertures de magasins. Vuitton a ouvert il y a quelques mois à Paris, Place Vendôme, un magasin magnifique, l'un de ses plus grands au monde. Et ce n'est pas le seul à viser toujours plus grand et surtout toujours plus beau. Selon Bénédicte Sabadie, associée responsable du secteur du luxe chez Deloitte, il y a au moins deux raisons.
La première, il y a de plus en plus de marques de luxe accessibles comme Longchamp qui ont copié les codes des grandes marques avec des magasins plus imposants et plus luxueux. Les marques les plus iconiques comme Vuitton ou Hermès doivent donc frapper encore plus fort.
Deuxièmement, ces grandes marques ne connaissent pas la crise. Elles sont même victimes de leur succès. Problème, la clientèle n'a pas envie de faire la queue des heures dehors et notamment les clientèles nationales. Ces marques doivent donc avoir des magasins plus grands. Elles doivent développer un lien d'exception basé sur la notion de service et d'accueil. Chez elles, Internet ne concurrence pas encore, le fait de se déplacer en magasin fait partie de l'expérience pour un produit de luxe. Un autre spécialiste expliquait par exemple qu'il a fallu agrandir les salles d'essayages dans les magasins de luxe. La jeune clientèle aime venir entre amies. Le temps moyen passé dans un magasin augmente. Au moment justement de l'instantanéité, des réseaux sociaux ces magasins somptueux sont une sorte de rempart !