Les entreprises chinoises contrôlent les émotions de leurs salariés grâce à des capteurs sensoriels placés dans les casques ou casquettes. Les données récoltées servent par exemple à adapter les rythmes de travail.
Et d’abord, direction la Chine où décidément on n’arrête pas le progrès technologique. Voilà que les entreprises chinoises mettent les émotions de leurs salariés sous surveillance. Comment c’est possible ?
C’est possible avec une technologie de capteurs miniatures et sans fil, installés dans différents couvre-chefs : des casques ou même de simples casquettes qui, en Chine, font partie des uniformes des entreprises. Et ces capteurs guettent l’activité cérébrale du salarié et peuvent détecter certaines de ses émotions. Le stress par exemple, ou la colère mais aussi la fatigue, le petit coup de barre. Et ces données sont envoyées en temps réel à un ordinateur qui les analyse. Une douzaine d’entreprises utilise cette technologie depuis plusieurs années, ainsi que l’armée pour certaines applications, ou encore les compagnies de chemin de fer. Tout ça financé par l’Etat.
Et ces données "émotionnelles", elles servent à quoi ?
A adapter les rythmes de travail par exemple. Des dirigeants d’une entreprise qui fabrique des composants électroniques ont expliqué au South China Morning Post que le stress d’un employé se répercutait sur toute la ligne de production alors que s’il est repéré, son manager le change de poste ou lui demande de faire une pause, voire de rentrer chez lui. Le but, vous vous en doutez, c’est moins le bien-être du salarié que la productivité. Une entreprise qui gère le réseau électrique d'Etat affirme avoir augmenté ses bénéfices de 265 millions d’euros depuis qu’elle utilise ce système en 2014. Dans les trains à grande vitesse, ces capteurs sensoriels servent plutôt à déceler une éventuelle somnolence. Le conducteur moins vigilant est alors rappelé à l’ordre par une sonnerie. Il est aussi envisagé d’en équiper les pilotes de ligne, dans l’aviation civile.
Contrôler les émotions de ses employés, c’est Big Brother. On y est là, dans 1984 !
Oui, la "police de la pensée" de Georges Orwell, on y est presque. D’ailleurs au début, les employés chinois ne voulaient pas porter ces casques, ils croyaient que leurs patrons pourraient lire dans leurs pensées. Finalement ils n’ont pas eu le choix et se sont habitués. Et c’est bien là le problème. Plus que la technologie elle-même, qui par exemple aux Etats-Unis est utilisée par les archers pour améliorer leurs performances en compétition, c’est l’utilisation que la Chine en fait qui pose question. Aucune loi ne limite l’utilisation de ces capteurs sensoriels sur des citoyens par ailleurs scrutés en permanence par des caméras et notés dans leurs faits et gestes quotidiens.
Sinon, demain c’est l’ouverture du festival de Cannes, avec dans la sélection officielle "Rafiki", un film kenyan. Charlotte Simonart, vous êtes à Nairobi pour Europe 1. Et si on en parle c’est que ce film est interdit au Kenya. Pourquoi ?
Parce qu’il traite d’un sujet complètement tabou dans le pays : l’homosexualité. C’est toujours un crime ici, passible de 14 ans de prison, selon une loi qui date de l’époque coloniale. Les autorités dénoncent un film qui a pour but, "de promouvoir le lesbianisme, ce qui heurte la culture et les valeurs du peuple kenyan". Voilà pour la justification. Des censures de ce type à l’encontre de productions artistiques sont régulières. Dernière en date, la série Disney, Andy Mack, interdite parce qu’un adolescent y découvre son homosexualité. Wanuri Kahiu, la réalisatrice du film Rafiki, risque elle-même la prison si elle fait la promotion de son film ici au Kenya.
Et pourtant la sélection de ce film à Cannes est historique pour le cinéma kenyan !
Oui. C’est la première fois que le Kenya sera représenté à Cannes. A l’annonce de la sélection du film, les réactions étaient positives ici. Les Kenyans en étaient fiers. Même le CSA Kenyan l’avait salué dans un premier temps, avant de comprendre qu’il s’agissait d’une histoire d’amour entre deux femmes et de le censurer.
Est-ce qu’il y a eu des réactions de soutien, suite à cette censure ?
Très peu hormis quelques-uns sur les réseaux sociaux. Ici, on ne descend pas dans la rue pour soutenir les droits des homosexuels. C’est un sujet tabou. Le président lui-même a déclaré que les droits des gays n’avaient pas d’importance pour le peuple kenyan. Quant à la réalisatrice, elle a dénoncé la montée de l’homophobie en Afrique de l’Est. Wanuri Kahiu rappelle notamment que l’Ouganda, pays voisin, est en passe d’adopter une loi surnommée "tuons les gays". En tout cas, cette affaire a entraîné un véritable buzz autour de ce film, ce qui poussera probablement beaucoup de Kenyans à essayer de se le procurer par tous les moyens.
En bref, ça se passe à Chicago. Quand le jeu vidéo se met au service de l’environnement…
C’est une association écolo, Urban Rivers, qui a mis au point un petit robot flottant pour nettoyer la rivière Chicago. Mais pour qu’il soit ultra efficace, ils sont en train de mettre au point un système de pilotage à distance, via un site internet, le petit robot étant équipé d’une caméra. Et le but du jeu, c’est que chaque joueur, depuis son ordinateur chez lui, ramasse plus de déchet qu’un autre. Plutôt malin !
Il n’y a pas à dire, les Belges sont très forts. Un automobiliste, belge donc, a été flashé à 696 km/h !
Ça s’est passé près de la frontière, sur la commune de Quiévrain. Le conducteur en question a reçu un PV envoyé par la police belge. Le mois dernier, il aurait donc roulé à cette vitesse digne d’un avion. Très sérieusement, le PV précise qu’en données corrigées, la vitesse retenue est de 654 km/h. Bien-sûr, c’est un bug, "une erreur d’encodage", dit la police. Mais le monsieur recevra quand même un PV corrigé car, parait-il, il était tout de même en excès de vitesse. Quelque-chose me dit qu’il pourra le contester, celui-là.