Elisabeth Assayag, Nicolas Carreau et Marion Calais font le point sur l'actualité du jour.
Elisabeth Assayag - Code Barre – Le marché du bio en plein essor : Auchan ouvre sa 1ère supérette 100% bio vendredi à Paris
Le Bio n'est plus une niche. Ce secteur qui connait une croissance de 10 à 15% par an s'impose de plus en plus dans les rayons des supermarchés. Cela marche tellement bien qu'Auchan va ouvrir à Paris vendredi une supérette 100% bio.
Oui ça s'appelle "Cœur de nature", une supérette 100% bio : on y trouvera des produits qui proviennent de producteurs locaux. Ce nom vous dit peut être quelque chose car cela faisait 3 ans que le groupe testait le concept en région parisienne, à Brétigny. Là ce sera en plein centre-ville. Ce qui correspond parfaitement au profil de la clientèle bio: des supers urbains. Auchan cherche à concurrencer Carrefour qui a lancé ce type d'enseigne en 2013 avec "les carrefours bio". Le 5eme a ouvert en mars dernier à Sèvres dans les Hauts de Seine et sans aucun doute les chiffres parlent d'eux même: ce secteur est rentable. Pour vous donner une idée, d'après nos confrères de LSA, le premier Carrefour Bio du 12ème arrondissement a dégagé un chiffre d’affaires de+ de 1 million d’euros à peine au bout d'un an d'existence.
Pourtant j'ai mon rayon bio dans mon supermarché. Pourquoi créer des magasins entiers?
C'est ce que l'on appelle une stratégie opportuniste. Vous avez d'un côté les spécialisés comme "La Vie claire", "Naturalia" qui appartient au groupe Monoprix, "Bio c'est bon" ou "Biocoop." Ils ne vendent que des produits de marque bio comme "Bonnetaire" par exemple que l’on ne retrouve pas dans la grande distribution classique. Et de l'autre côté vous avez les enseignes comme Leclerc, SystèmU, Auchan qui consacrent des rayons entiers aux produits bio, et qui ont flairé la bonne affaire en observant que chaque année ces rayons grignotent de plus en plus de mètres carrés de leur magasins. Aujourd'hui même votre épicier en bas de la maison vend du bio.
Mais ça va rester toujours plus cher?
Oui. Le bio on vous dit que c'est 20% plus cher qu'un produit alimentaire classique. Mais dans les faits c’est parfois 50 à 70% plus cher. Peut-être qu'avec l’ouverture de tous ces magasins l'écart va commencer à se réduire. D'ailleurs c’est déjà le cas pour un produit: les œufs. Parfois c’est au même prix.
Nicolas Carreau – Le livre du jour – Loïc Prigent, J’adore la mode mais c’est tout ce que je déteste, Grasset
Vous avez choisi un recueil de citations ce matin.
Oui. Mais l’auteur préfère les appeler des "pépiements", comme le cri des petits oiseaux. Sauf que la volière de Loïc Prigent, ce sont les podiums de défilés de mode. Il est journaliste, spécialiste de la mode, et il ne peut pas s’empêcher de laisser trainer ses oreilles ici et là. Et forcément, dans ce milieu, peut-être plus que dans d’autres : ça ricane, ça se moque, ça dit du mal, ça "bitch". Il a réuni toutes ses bribes de conversations entendues dans ce livre donc, intitulé J’adore la mode, mais c’est tout ce que je déteste. C’est souvent très drôle et parfois étrangement lucide sur cet univers un peu particulier.
Vous avez quelques exemples ?
Bien sûr. Mais le problème, c’est que j’ai envie de tous vous les citer. Alors, je vous préviens, ce n’est jamais contextualisé, on ne sait jamais qui parle et à qui, on le devine. Vous allez voir, c’est un monde merveilleux. Un monde professionnel. "Elle m’a dit qu’on pouvait tout filmer. Ensuite, elle a précisé : sauf le créateur, les équipes, le décor, et ne pas poser de questions." "Il voulait se faire virer alors il est venu en costume saumon au studio pendant un mois." "Il a un salaire d’un million par mois. Brut ou net ?" Un monde d’hypocrisie ! "Je n’ai pas encore eu le temps de le lire, mais il est génial ton magazine." Un monde régit bien entendu par la dictature de la minceur et de la beauté "T’as du sucre ?" Réponse :"Y a pas de sucre dans cette maison." "Elle est belle, mais il faudrait lui enlever le front." "Les gens sont moches. S’ils étaient beaux, ils n’auraient pas besoin de nos fringues." "Elle habite où ? Devant un miroir." "Elle a les cheveux trop noirs et la bouche trop rouge. Elle ressemble à un barbecue." Un monde parisien aussi : "J’ai un rencard, mais il ne se passera rien, il est maqué." Réponse : "On est à Paris, personne n’est maqué." "T’es du 15ème arrondissement ? Oui, comment tu sais ? Je t’ai reconnu à l’accent !"
Effectivement, c’est un univers impitoyable.
Oui. Et en même temps, malgré les apparences, Loïc Prigent l’observe avec une certaine tendresse, et beaucoup d’autodérision. Et pour en lire d’autres, c’est donc dans le recueil : J’adore la mode,, mais c’est tout ce que je déteste, chez Grasset.
Merci Nicolas.
Pardon. Vous auriez de l’eau ?
"Non. Seulement du champagne."
"Ça me rappelle la fois où j’ai nettoyé la salle de bains moi-même..."
Marion Calais - La presse en régions - Les canulars analysés par un psy !
A la Une, des canulars qui posent questions...
Alors qu'un adolescent de 14 ans a été arrêté en Lozère pour la fausse alerte de Paris, et qu'il est passé aux aveux, Midi Libre donne la parole à une pédopsychiatre pour tenter de comprendre ce qui peut pousser des gamins à en arriver là. "Une quête de reconnaissance du groupe", dit-elle, une tentative de transgression facilitée par les réseaux sociaux. Selon Midi Libre, en tout cas l'ado avait eu des soucis dans son établissement scolaire.
De son côté, l'Union s'interroge sur la responsabilité des parents dans le cas de tels actes. Une chose est sûre pour le quotidien de Reims, si les auteurs du canular de Paris doivent payer la facture du déploiement policier, ce devrait être les parents qui passeront à la caisse.
Mais il n'y a pas que la fausse alerte de Paris. Le Télégramme révèle ainsi que mercredi dernier, un adolescent de la région de Dinan a été mis en examen pour avoir téléphoné à des policiers de l'Essonne pour signaler une attaque terroriste dans un lycée. Il y a comme un air de phénomène de mode qui inquiète ce matin vos journaux régionaux...
La personnalité du jour en régions, une femme à l'écoute.
Une hyperactive qui même à la retraite a décidé de ne pas s'arrêter. A 67 ans, raconte Ouest France, Catherine de la Hougue s'est donc lancée sur les routes de la Manche à bord d'un camion, "Le Parentibus" qu'elle installe sur les places de marché, devant les commerces, à la sortie des écoles... A l'intérieur, un fauteuil moelleux, des dessins d'enfants, du café et des oreilles attentives. Celles de bénévoles et elles de Catherine aussi. Ancienne juge aux affaires familiales qui est restée très marquée par la détresse, par l'isolement de ceux qu'elle a trouvé face à elle quand elle était magistrate. Aujourd'hui donc, à bord de son camion, viennent se confier un père qui ne trouve pas de travail, une mère qui ne sait plus comment faire avec sa fille. L'objectif, c'est d'écouter pour éviter d'arriver à des drames. Visiblement, la demande est là : 276 personnes accueillies la première année, 750 entre septembre 2015 et juin dernier. D'ailleurs, dès que les financements seront trouvés, un deuxième camion devrait être lancé sur les routes de la Manche.