Elisabeth Assayag, Nicolas Carreau et Marion Calais font le point sur l'actualité du jour.
Elisabeth Assayag pour la consommation
Ce matin vous nous parlez des nouveaux cuirs, ce sont des cuirs à base d'ananas ou de champignons qui se revendiquent comme “cuir végétarien”. Qu'est-ce que c'est ?
C'est la tendance végétarienne qui se développe dans l'industrie alimentaire, et qui arrive aussi dans nos accessoires, dans nos textiles. D'ailleurs et c'est un argument marketing. De plus en plus de fabricants proposent des articles de maroquinerie importés et mentionnent les termes de “cuir vegan” ou “cuir végétarien”. Cette mode Vegan, qui s'installe dans notre quotidien, s'oppose à l'abattage des animaux pour se nourrir.
Ces nouveaux matériaux sont obtenus grâce aux chapeaux des champignons. Ils s'appellent des "muskin", contraction de mushroom pour champignon et skin pour la peau. Ils sont créés avec le chapeau du champignon et ils le mélangent avec une fibre végétale comme le chanvre ou le lin. Ensuite il se solidifie et devient léger et flexible. Zéro produit chimique donc aucun risque à le porter sur la peau. Quant au pamplemousse, c'est le pinatex, un cuir vegetal confectionné avec des restes d'ananas.
Mais ça n'a rien à voir avec le cuir...
Oui vous avez raison, c'est un peu comme pour les laits de soja, lait d'amande ou lait de riz, ce n'est pas juste d'utiliser le mot cuir. D'ailleurs la filière cuir s'est exprimée là-dessus : le terme de cuir est totalement usurpé dans ces cas précis, car ce n'est absolument pas le même travail que pour le vrai cuir. Mais en tout cas c'est le matériel du futur pour certains créateurs. Déjà certains d'entre eux comme Stella McCartney n'utilisent plus le cuir dans leurs collections.
D'ailleurs le groupe Kering qui possède des grandes marques comme Gucci ou Saint-Laurent, travaille sur ces innovations pour ses futurs sacs et chaussures.
Et ça va venir chez nous bientôt ?
On en est encore au stade expérimental bien sûr, et il faudra sans doute plus d'une dizaine d'années pour parvenir à lancer cette mode de nouveau cuir. Enfin de nouveau matériaux qui remplaceront le cuir.
Nicolas Carreau pour le Livre du jour
Une vie de Gérard en Occident, de François Beaune aux éditions Verticales
Nicolas, vous nous emmenez dans l’ouest de la France ce matin…
A Saint-Jean-des-Oies exactement. Ne cherchez pas, vous ne connaissez pas, c’est normal. C’est une invention de François Beaune, l’auteur de ce livre : Une vie de Gérard en occident, aux éditions Verticales. Alors, Saint-Jean-des-Oies est un village imaginaire, mais situé quand même en Vendée, la Vendée des terres… Le livre commence au bistrot. En fait, on est chez Gérard donc, Gérard Airaudeau, qui raconte sa vie à Aman, un réfugié érythréen. Les deux attendent Marianne, la députée locale, qui doit venir pour rencontrer des “vraies gens”. Les fameux vraies gens qui n’existent que dans la tête des politiques…
Et Gérard et Aman font partie de ces vraies gens ?
En tout cas, ils conviennent à la députée. Mais il n’y aura pas qu’eux à la soirée. Gérard a invité du monde. Et en attendant tout le monde, il raconte sa vie à Aman. Il parle de lui et des gars du coin qu’il connait. Il parle de Dédé, par exemple, son frère, une grosse tête. C’est grâce à lui si l’hôtel restaurant est encore là. “Faut voir, mon frangin. Il a bossé 15 ans sans toucher un centime. De toute façon, c’était mieux comme ça. Dès qu’il avait de l’argent, c’était pour le dépenser en conneries, genre des livres.” Gérard est un peu poète aussi. Il parle de Brel qui chante son envie de partir sur une île. Gérard, lui, il dit : “Je pense pas que les gens soient bien différents d’un côté ou de l’autre du monde. Sur Terre, on est les mêmes, ils changent juste le décor.” Il y aussi l’histoire de Philippe, un cousin, qui un jour a braqué tous les parcmètres de la Roche-sur-Yon. Il y a une anecdote, une histoire par page, racontée par Gérard. Parce qu’en fait, Gérard, c’est tout le monde. François Beaune, l’auteur, a sillonné les routes de Vendée à la recherche d’histoires vraies en demandant aux habitants de lui raconter leurs anecdotes. Il y a même un site internet qui récolte toutes ces histoires. Il y en a des centaines. Et certaines sont racontées donc par Gérard dans ce livre étonnant, inédit. Génial.
Marion Calais pour la presse quotidienne régionale
À la Une, le spectre de la gauche plurielle.
Et si Benoit Hamon ne parvenait pas à rassembler au sein de son parti ? "Qui avec le candidat socialiste ?", se demande ainsi ce matin l'Union alors que certains élus de la région évoquent l'idée d'un retour de la gauche plurielle. Question aussi à la Une de la Nouvelle République : "Hamon saura-t-il rassembler la gauche ?"
Visiblement, c'est loin d'être gagné. Ouest France évoque l'épineuse synthèse à gauche et donne la parole à Marc Goua, député PS et maire de Trélazé en Maine-et-Loire. Lui, roulera pour Emmanuel Macron, considérant que Benoit Hamon n'a pas les qualifications pour être président.
Ces annonces mettront-elles à mal la survie même de la maison PS ? C'est désormais toute la question pour Midi Libre qui assure qu'en Occitanie, une réunion des élus socialistes est prévue lundi prochain à Carcassonne. Objectif : resserrer les rangs. Et la présidente de région, Carole Delga, d'appeler à ne pas réagir sous le coup du résultat. "En politique, dit-elle, il ne faut jamais être dans la précipitation."
La personnalité du jour est un sacré battant !
Il s'appelle Eric Richard, il a 53 ans. Il est cadre dans une banque de Rennes. Une épouse, 3 enfants, 2 petites-filles, comme le titre le Télégramme, c'est la vie "ordinaire" d'Eric. Enfin, ordinaire, pas tout à fait. Parce que depuis un grave accident quand il avait 4 ans, Eric vit sans bras. Il a dû être amputé. Et la vie a continué, grâce à un sacré caractère, à une envie tenace de redevenir le garçon qu'il était comme l'écrit le Télégramme. Pendant de longues années, il joue au foot. La natation l'emmènera même aux Jeux Paralympiques de Séoul où il a décroché 5 médailles dont une en or. Eric qui est resté scolarisé comme n'importe quel enfant raconte avoir vite appris à écrire avec la bouche. Aujourd'hui, ses rendez-vous clients, il les assure souris au pied. En voiture aussi, tout passe par ses pieds : le volant est actionné par le pied gauche. L'accélérateur et le frein par le pied droit. Eric se souvient encore du passage du permis en 82. "Il a fallu convoquer une douzaine d'inspecteurs", raconte-t-il. Aujourd'hui, la retraite approche, dans 2 ans...