Le Salon de l’Auto 2016, la revue Sang froid et la diversité régionale

8:23
  • Copié
SAISON 2016 - 2017

Elisabeth Assayag, Nicolas Carreau et Marion Calais font le point sur l'actualité du jour.

 

Elisabeth Assayag pour la consommation

Le mondial de l'automobile de Paris va ouvrir ses portes demain, c'est un gros enjeu commercial pour les constructeurs de voitures.
Une étude de l'observatoire Cetelem sur le lien que nous avons avec notre voiture affirme que 90% des automobilistes aiment leur voiture.

N’est-ce pas plutôt une personne que l’on aime et non pas une voiture ?
 
Malgré les scandales de diesel, de pollution, les journées sans voiture et malgré l’auto-phobie ambiante , la voiture conserve une image positive.
Pourquoi ? Parce que la voiture est encore synonyme de liberté avec un pic tout particulier pour les Français puisque 95% d’entre nous considèrent que la voiture représente notre indépendance.
Elle nous est indispensable et nous permet de gagner du temps.
L 'écrivain Philippe Delerme écrit à propos de la voiture "La voiture est étrange, à la fois comme une petite maison, et comme un vaisseau sidéral". C'est pour cela que certains préfèrent passer une heure dans leur voiture, dans ce petit espace bien à soi, même si le métro ou le tram est au coin de la rue.
 
Pourtant la liste des mesures anti voiture ne cessent de s'allonger ?
 
La voiture pollue et la voiture tue, c’est le discours actuel.
À Londres et à Milan, des péages urbains ont été installées. À Tokyo, il est obligatoire d’avoir une place de parking. Au Brésil, la circulation alternée est quotidienne et en Chine, on attribue même des plaques d’immatriculation par loterie ou lors de mises aux enchères.
Pourtant malgré toute ce climat anti voiture, la voiture reste un objet convoité pour 68% des Français. Elle fait rêver même si la nouvelle génération la perçoit différemment.
 
Quand on veut s'offrir une voiture, on achète quoi aujourd'hui ?
 
Aujourd'hui, une voiture neuve sur deux est achetée en leasing, une sorte de location, c’est donc que le rapport à la voiture change.
On est loin de l'idée des Pickup américains et des veilles Buick gigantesques qui consommaient 20 litres aux cent.
Aujourd'hui, on est plus sage puisque les critères d’achat sont tout d’abord, le prix pour 70% des Français, la sécurité pour 49% des Français, puis la consommation de carburant qui est en très net recul.
C'est l’image de soi que renvoie la voiture. Désormais le bel homme sui roule vite dans sa décapotable avec la musique à fond est complètement ringard, ça ne concerne plus que 3% des automobilistes français.

 

Nicolas Carreau pour le Livre du jour

Comme tous les vendredis, nous ne parlons pas d’un livre mais d’une revue.

De la très bonne revue Sang Froid, consacrée à la justice, à la police et aux polars. C’est toujours plein de dossiers très complets et fascinants. Dans ce numéro d’automne, Sang Froid a par exemple enquêté sur une communauté religieuse dans la tourmente, les frères de St Jean, après des révélations d’abus sexuels du prêtre fondateur de la communauté sur des religieuses. On peut lire d’ailleurs le témoignage glaçant de l’une de ses victimes. On trouve aussi un long dossier sur les prisons françaises. Et un reportage sur les jurés.

Les jurés d’assises ?

Oui. Chaque année, 20.000 Français sont tirés au sort pour participer au jugement des crimes les plus graves. Évidemment, c’est une expérience éprouvante. Nadine, par exemple, 40 ans, assistante scolaire, nous raconte comment elle a vécu le procès d’une bande de jeunes, braqueurs de bijouteries qui ont tiré sur un policier lors de leur fuite. Le policier s’en est sorti mais a été gravement blessé. Nadine fait donc partie des jurés. Elle arrive en pensant juger de méchants hors-la-loi, de dangereux criminels. Mais au long du procès, elle se rend compte que les choses sont plus compliquées que ça. Bien sûr, les neuf accusés sont coupables, ça ne fait aucun doute. Mais dans le lot, y en a-t-il qui ont été embrigadés, manipulés par les autres ? C’est possible. Au départ, elle ne regarde pas les accusés dans les yeux, mais petit à petit elle commence à les connaitre. Bientôt, les accusés saluent même jury le matin !

Envoyer des personnes en prison ne doit pas être facile.

Eh non, ce qui est facile, c’est d’écouter les nouvelles, de maudire ces types et de dire qu’il faut les mettre au trou. Mais, même s’ils méritent pour la plupart leur châtiment, quand c’est vous qui appuyez sur le bouton, quand vous participez à la décision de priver quelqu’un de sa liberté, ce n’est pas la même paire de manches ! L’un des accusés, très limité intellectuellement et sans doute embrigadé par les autres a pris huit ans de prison. Ce souvenir hante Nadine. C’est passionnant. On y trouve également une interview d’Harlan Coben et une nouvelle inédite, comme à chaque numéro.

A lire donc Sang Froid, actuellement en librairie.

 

Marion Calais pour la presse quotidienne régionale

À la Une, la diversité régionale.

Des régions qui seront désormais en partie financées par la TVA, c’est l’annonce hier de Manuel Valls qui évoque un nouveau chapitre de la décentralisation. Mais selon l'Est Eclair, les élus restent dans l'expectative.
Les régions, ce matin, se déclinent aussi en plusieurs noms. Parution d'un décret au Journal Officiel, ça donne donc dans la Dépêche du Midi : "Mon nom est Occitanie", dans la Voix du Nord, pour les Hauts-de-France, "Bienvenue chez nous".
Mais voilà ces noms, ils ne conviennent pas à tout le monde. Par exemple, en pays Catalan où les opposants, qui avaient manifesté le 10 septembre, pourraient déposer des recours en justice. Eux, dénoncent la volonté d'annexion de l'État qui menace de faire disparaitre leur particularité, ils ne comptent donc pas en rester là.
C'est une autre spécificité régionale que les Gascons entendent défendre ce week-end. Eux aussi, estiment que leur identité est menacée. Ils manifesteront demain à Mont-de-Marsan pour conserver le droit de chasser de petits oiseaux protégés. Des chasses traditionnelles qu'ils estiment être constitutives de leur identité.

La personnalité du jour est un tire-au-flanc.

C'est l'Ardennais qui raconte l'histoire de ce cadre de Charleville-Mézières qui n'avait pas envie d'aller travailler. Nous sommes le 19 septembre, un lundi vers 9 heures du matin. Ce matin-là, le salarié de la mairie prévient son service qu'il vient de se faire agresser sur un parking. Deux hommes l'auraient frappé et aspergé de produits inflammables. Aussitôt, les pompiers sont sur place et l'emmènent à l'hôpital où sept jours d'arrêt lui sont prescrits. Le hic, c'est que la police s'intéresse aussi à ces faits. Le mode opératoire, avec utilisation d'essence, les inquiète. Ils enquêtent donc mais rien ne correspond. Il n’y a pas de trace de liquide déversé près de sa voiture sur le parking. Alors le fonctionnaire est convoqué et très vite, il craque. Il avoue qu'il a tout inventé. Et s'il souffrait semble-t-il, de problèmes au travail, ses ennuis ne font que commencer parce que la mairie n'exclut pas des sanctions. Il sera en plus jugé pour dénonciation de faits imaginaires.