Elisabeth Assayag, Nicolas Carreau et Marguerite Lefebvre font le point sur l'actualité du jour.
Elisabeth Assayag pour la consommation
On retrouve de plus en plus souvent des fruits et légumes tout préparés dans les rayons de nos supermarchés.
Sont-ils bons ?
Pas toujours mais c'est franchement pratique. Ils ont le goût des fruits et légumes que l'on épluche nous-même, sauf que là ils sont lavés souvent dans une solution spéciale qui permet d'éliminer les bactéries et de les conserver. Surtout, ils sont prêts à l'emploi.
C'est une mode qui se développe énormément depuis deux ans. Ça a commencé avec les fameuses Baby carottes, les mini-carottes en sachet.
Les ventes ont littéralement explosé deux ans après leur lancement.
Aujourd'hui vous trouvez des mini-kiwi sans peau, des barquettes de pot au feu avec à l'intérieur des navets, des carottes, des oignons et des poireaux mais également des mini-poivrons.
En terme de prix, évidemment c'est plus cher que si vous achetez le produit brut. Par exemple un kilo de carottes c'est moins de deux euros alors qu'un sachet de 250 grammes de carottes râpées vaut 1,75 euro, c'est donc quasiment quatre fois plus cher.
Est-ce que ce sont des produits français ?
Pour l'un des leaders de ce marché, la marque Florette, qui fait partie du groupe coopératif Agrial, l'entreprise possède cinq sites de fabrication en France.
Il y a donc de réels efforts affichés.
Vous en trouvez peu des Bio car la philosophie du bio c'est d'acheter le produit brut sans transformation ou conservation quelconque sauf pour des produits comme les tomates cerises.
Face au succès de ces fruits et légumes prêts à manger, des primeurs proposent de plus en plus dans la découpe de produits en magasins.
Certains primeurs ont même investi dans des machines qui découpent et conditionnent les fruits et légumes directement devant les clients.
Ce succès va-t-il continuer dans les années à venir ?
Sans aucun doute.
On mange de moins en moins de viande, pour répondre à cette tendance les professionnels de la filière ne vont donc pas cesser d'innover pour trouver des solutions pratiques afin que le consommateur se nourrisse sainement sans passer trop de temps dans la cuisine.
Nicolas Carreau pour le Livre du jour
Le dernier cow-boy de Jane Kramer aux éditions du Sous-Sol
Salon de l’agriculture oblige, un livre qui parle d’un agriculteur mais d’un genre un peu particulier.
Henry Blanton est un cow-boy ! C’est la journaliste Jane Kramer qui nous raconte sa vie dans son livre Le dernier cow-boy, aux éditions du Sous-Sol qui est une histoire vraie.
Pourquoi "le dernier" cow-boy ?
Parce que nous sommes en 1977. Les cow-boys ont perdu de leur aura. On est loin du vieux far west où ces gardiens de vaches étaient aussi les héros de l’expansion des Etats-Unis, les symboles d’une époque. Henry a la quarantaine. Il est à la tête d’un ranch au Texas. Mais il n’est pas heureux. Il vit dans la vieille idée du cow-boy, celle des films et de son imaginaire, le cow-boy fier, héroïque, au sang-froid infaillible, sûr de lui et solitaire. Il tente de vivre selon les codes du cow-boy. Il a le chapeau, les bottes, le lasso, toute la panoplie.
Il est né trop tard ?
Exactement. Les temps ont changé. Le Texas est envahi par les grandes exploitations ou des milliers de vaches sont serrées les unes aux autres pour optimiser le rendement. Le cow-boy n’est pas inutile, mais on a moins besoin de lui pour emmener les vaches d’un endroit à un autre. C’est une relique du passé, un gadget folklorique, il est déconsidéré. Mais Henry est un peu particulier quand même. Il est porté sur la bouteille et n’est pas le dernier à participer aux bagarres, voire à les déclencher. Jane Kramer nous fait vivre son quotidien, avec ses problèmes, ses difficultés avec sa femme, Betsy, et ses filles. C’est un portrait d’une société qui change. Les cow-boys en sont un peu les laissés pour compte, ils passent leur temps à ressasser leur passé glorieux. Mais à cause peut-être de cette mise à l’écart, de cette précarisation de leur métier d’agriculteur, ils finissent par s’éloigner eux-mêmes de leurs modèles et par oublier qu’ils sont. C’est assez poignant, juste et très bien écrit.
Le dernier cow-boy donc, de Jane Kramer aux éditions du Sous-Sol.
Marguerite Lefebvre pour la presse quotidienne régionale
À la Une de la presse régionale ce matin, l'agriculture.
L'agriculture au cœur de la presse régionale ce matin. Un secteur fêté à la porte de Versailles, mais un secteur en crise nous rappelle Ouest France. Les appels à l'aide se multiplient. Les situations individuelles sont de plus en plus délicates. L'agriculture souffre et la tentation d'une sanction est forte.
Sanction dans les Urnes, c'est la Une du Télégramme : quel vote agricole ? La question est posée ! La plupart des candidats à la présidentielles vont à la rencontre des producteurs mais l'accueil est plutôt froid et le malaise profond. Dans les campagnes, les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à se dire tentés par le vote populiste ou par l'abstention.
Au milieu de cette crise, il y a toutefois des raisons d'espérer. Sud Ouest est allé à la rencontre de consommateurs de foie gras et les avis sont unanimes. "On est prêts à mettre le prix pour avoir de la qualité". En pleine épidémie de grippe aviaire, le foie gras a toujours la côté et pas question pour France, une amatrice, d'aller le chercher en Bulgarie ou en Hongrie. Malgré les problèmes, elle continuera à se fournir dans le Sud Ouest.
Les consommateurs sont là et les supporters aussi. Les supporters de Gribouille ont fait le déplacement porte de Versailles à Paris. Gribouille c'est une jolie montbéliarde de cinq ans, sacrée dans sa catégorie hier Une vache dont l'Est Républicain nous dresse le portrait. Une couverture musculaire exceptionnelle, des reins tendus et une belle inclinaison du bassin. Elle a mis tous les juges dans sa poche.
La personnalité du jour en région ce sont trois agricultrices.
La Voix du Nord nous le rappelle, un agriculteur sur trois, est une agricultrice. Elles sont un rôle essentiel dans le secteur et le quotidien a voulu leur donner la parole. Comme Edith qui vient des Flandres. Depuis 20 ans, elle préside la race de vaches Rouge Flamande. Elle gère aussi une exploitation de 25 vaches laitières. "j'ai toujours eu cette passion des bêtes, explique cette fille d'éleveurs pour moi c'était une évidence". Alors oui, ce milieu est compliqué, très masculin. Faire sa place n'a pas toujours été facile, mais Edith a su jouer sur d'autres cordes et notamment sur sa polyvalence.
Sur le tracteur le lundi, en magasin le mardi et ainsi de suite.
Le polyvalence et la diversification c'est aussi ce qu'a choisi Véronique. Elle a apporté de nouvelles idées dans la gestion de la ferme de son mari. Une ferme pédagogique pour les enfants, le développement de produits laitiers.
"C'est sûr qu'au départ il a fallu s'adapter, adieu les voyages, confie-t-elle mais aujourd’hui pour rien au monde elle ne changerait de métier".