Elisabeth Assayag, Nicolas Carreau et Marion Calais font le point sur l'actualité du jour.
Elisabeth Assayag pour la consommation
La star Américaine Kim Kardashian s’est faite agresser il y a 24 heures dans un hôtel de luxe en plein Paris. Il y a hôtel de luxe et les "no adress", ce sont des hôtels super luxe mais ça ne se voit pas ?
Effectivement, en France, vous avez très exactement 16 hôtels estampillés Palace. C'est la plus haute catégorie du classement hôtelier.
Ils sont concentrés à Paris comme le Royal Monceau, le Plaza Athénée ou le Meurice. Vous en avez également un à Biarritz, l’Hôtel du palais, mais aussi à Courchevel, le Cheval blanc et à Saint-Jean Cap Ferrat, Saint-Tropez sans oublier à Ramatuelle.
Les autres hôtels de luxe sont des hôtels de 4 et 5 étoiles.
Ils répondent à des critères définis par la loi. Avec une entrée, des vigiles, un concierge, des systèmes de vidéosurveillance, avec la plupart du temps un restaurant étoilé et un spa pour se relaxer. Chaque année, selon des critères bien précis, les hôtels sont inspectés pour l'attribution des étoiles et de la distinction "Palace", afin de vérifier la qualité et le raffinement du lieu. C’est très sérieux car ce label suit un cahier des charges et il y a un jury composé de 10 personnes.
Ça n’a donc rien à voir avec cet hôtel où Kim Kardashian a été agressée ?
Ce n’est pas du tout la même chose car ce n’est pas véritablement un hôtel.
Là où la star s’est faite agresser ça s’appelle un "no adress", en français ça donne "pas d’adresse".
C’est une résidence hôtelière grand luxe, très confidentielle que vous ne trouverez pas sur internet. Elle est située dans le 8e arrondissement de Paris et justement le concept de ces endroits, c’est que contrairement à un hôtel de luxe, l’entrée ne se voit pas, elle n’est pas publique.
Ces "no adress" avaient justement été créés il y a plus de 10 ans pour pallier aux problèmes de sécurités des hôtels de luxe. À leur tête, un homme d’affaires qui a mis la main en 2004 sur cet hôtel particulier. L’ensemble est valorisé a plus de 30 millions d euros.
Le principe repose sur l’anonymat et le secret. Pour accéder à votre chambre, enfin à votre appartement, il faut ouvrir un petite porte au fond de la cour, traverser un couloir et trouver l’ascenseur. Aucun réceptionniste aucun panneau, rien.
À l’intérieur, ce sont des appartements ultra luxueux avec des jardins privés, des terrasses, des jacuzzis et des services de conciergeries. Il y a plusieurs portes de sorties pour ne pas être vu. Les prix des appartements démarrent à 1.500 euros la nuit et ça peut monter jusqu’à 15.000 euros.
A Paris, ce type de résidence hôtelière est en vogue puisqu'il y en a aussi au Trocadéro.
Mais cette histoire d’agression ce n’est pas très bon pour l’image de nos hôtels ?
Oui le président du Synhorcat, l’un des principaux syndicats de l’hôtellerie de luxe déclarait hier " ces appartements de luxe n’ont rien à voir avec notre métier, nous on a des vigiles des contrôles de sécurité et dans les palaces vous avez toujours un employé qui vous accompagne dans l’ascenseur à l’étage. Et nous sommes nombreux. Il n y a pas qu’un veilleur de nuit".
En cette période où les touristes sont en baisse, nous n’avions pas besoin de cela.
Nicolas Carreau pour le Livre du jour
Le Motel du voyeur de Gay Talese aux éditions du Sous-Sol.
Nous parlons du livre d’un journaliste pas comme les autres.
Il s’agit de Gay Talese, 84 ans. Il est Américain et il est l’un des fondateurs de ce que l’on a appelé le "nouveau journalisme" dans les années 60-70. C’est un journalisme très littéraire. C’est à la fois, sur la forme, de la pure littérature mais qui raconte une histoire vraie et qui utilise les techniques d’investigation du journalisme. L’un des grands modèles du genre, c’est De Sang Froid de Truman Capote.
Et Gay Talese publie un nouveau livre-reportage, c’est ça ?
Absolument. Ça s’appelle Le motel du voyeur, aux éditions du Sous-Sol. C’est le livre le plus étonnant de cette rentrée littéraire. Gay Talese nous raconte qu’en 1980, il reçoit une lettre d’un homme vivant dans le Colorado, un certain Gerald Foos. Dans sa lettre, l’homme explique qu’il est un incorrigible voyeur. Déjà, à l’adolescence, il observait à la nuit tombée les fenêtres de ses voisins en espérant tomber sur une voisine dénudée. Devenu adulte, il a trouvé un moyen infaillible pour assouvir ce penchant. Il a racheté un motel à Denver et a fait quelques travaux. Il a percé dans certaines chambres un trou dans le plafond et installé de fausses grilles d’aération façonnées de telle manière qu’il puisse observer les ébats de ses clients, depuis les combles, sans être vu.
Et pourquoi le dit-il au journaliste ?
Mais parce que ce monsieur n’est pas seulement un voyeur, il est aussi, selon lui, un fin sociologue. Il prend des notes sur les mœurs et les habitudes sexuelles de ses contemporains. Il est persuadé que ses notes, son journal, peut rendre service à l’humanité. Gay Talese est intrigué et accepte l’invitation de Gerald Foos qui lui propose de venir admirer son installation. Il nous raconte sa visite dans le livre. Le propriétaire du motel l’emmène au-dessus des chambres, Talese est un peu gêné, mais il regarde quand même à travers la grille d’aération. Il voudrait donc écrire un livre qui raconte cette visite mais Gerald Foos, on comprend bien pourquoi, ne veut pas que son nom soit cité. Or Talese a une règle : jamais d’anonyme dans ses reportages. 35 plus tard, Gerald Foos l’a autorisé à donner son vrai nom. Il n’est plus propriétaire du motel. Mais vous imaginez la polémique aux États-Unis. Le journaliste savait mais n’a rien dit ! Le livre arrive en France cette semaine. Talese y raconte tout et publie même des extraits du journal que tenait ce fou de Gerald Foos. C’est incroyable, mais vrai et écrit magnifiquement.
L’incroyable Motel du voyeur donc aux éditions du Sous-Sol.
Marion Calais pour la presse quotidienne régionale
À la Une, l'été indien.
Et même la surchauffe, c'est le titre à la Une de Var Matin. En septembre, la température moyenne mensuelle a été supérieure de un à quatre degrés par rapport à la normale. Un mois historique pour un ensoleillement exceptionnel.
Pour autant, assure la Voix du Nord, ce n’était pas le mois le plus chaud de tous les temps. Certes il a fait 31,5 degrés à Boulogne sur mer le 13 septembre, mais 2016 n'a pas fait tomber les records de 49, 61 et 2006.
N'empêche on en a tous profité. La Voix du Nord le montre bien d'ailleurs en photo avec ces plages bondées comme en plein été. Même à Lille, les habitants ont fait tomber la chemise dans les parcs pour profiter du soleil. Des images qui valent le détour ce matin.
La personnalité du jour, c'est un petit robot ?
Un appareil dont l'utilisation, raconte le Progrès, est actuellement testée à l'Institut d'hématologie et d'oncologie pédiatrique à Lyon. Dans cet établissement se trouvent des enfants, parfois isolés de longues semaines en chambre stérile pour éviter les infections. Ce robot, c'est un peu un trait d'union entre leur chambre d'hôpital et leur vie courante. Eux, ont entre les mains, un smartphone ou une tablette pour diriger de l'autre côté, ce robot équipé d'une caméra et installé dans leur maison ou dans leur classe. "Il y a une touche pour aller plus vite dans les lignes droites" s'amuse Joris dans sa chambre. Plus émue, la mère d'une jeune patiente raconte que grâce au robot, elle a pu discuter avec sa fille pendant qu'elle préparait le repas. Qu'ensuite, via le robot, sa fille est allée jouer aux cartes dans la chambre de son frère. Pour l'association qui pilote le projet, ce robot est un outil thérapeutique. L'enfant qui conserve un lien social et familial va avoir envie de se battre contre la maladie. L'association espère le prouver avec ce test qui va durer deux ans. Trois robots seront déployés auprès d'une douzaine d'enfants.