Axel de Tarlé, Anne Le Gall, Alex Taylor et Antonin André font le point sur l'actualité du jour.
Alex Taylor, expert international
Le sommet de Bruxelles comme une pièce de Shakespeare
Avec son héros tragique, David Cameron. Un type à qui tout a toujours réussi dans la vie et c’est là, hélas, sa faille. Meilleure école privée Eton, Oxford, le plus jeune premier ministre britannique depuis 200 ans. Et là, majorité absolue, une opposition travailliste décimée, pourtant il est sur le point de tout gâcher.
Pourquoi ?
En créant son propre piège. Il ne voulait même pas de ce fichu référendum, proposé avant les législatives de mai dernier pour amadouer la moitié très europhobe de son propre parti, pensant qu’il serait à nouveau en coalition avec les centristes qui le refuseraient. Manque de pot, il a la majorité absolue. Du coup le voici, obligé de brandir l’épée sanglante que lui tend la presse europhobe (regardez la une du Telegraph sur ces hypocrites méprisables, les dirigeants continentaux). Condamné à tenir des monologues devant les micros à Bruxelles sur la bataille de l’Angleterre. Pris dans l’engrenage, il enchaîne les demandes de plus en plus extravagantes, genre 13 ans maintenant avant que les travailleurs européens en Grande Bretagne ne touchent les mêmes prestations sociales que les britanniques. Ainsi, en vrai héros shakespearien, ce personnage qui avait tout, aura mis en scène son propre suicide politique, car on commence déjà à réclamer sa démission en cas d’échec. Accessoirement, la sortie de son pays du plus grand marché du monde vers ce que Shakespeare appelle "cette contrée incertaine d’où personne n’est jamais revenue".
Antonin André, expert politique
Marine Le Pen cherche par tous les moyens à élargir sa base électorale, d’éventuelles alliances avec d’autres partis sont impossibles. Nicolas Dupont-Aignan a notamment décliné, il faut donc aller à la chasse aux élus.
La chasse est ouverte tous azimuts et le temps presse. Les élus de gauche, les élus de droite, l’idée c’est de ne pas attendre la pression d’une campagne électorale ou d’un entre-deux tours mais de jeter des passerelles dès maintenant, de nouer un dialogue. Marine le Pen a demandé à trois anciens de l’UMP qui l’ont rejoint de créer une cellule pour préparer l’arrivée d’éventuels transfuges venues des Républicains. Même chose pour la gauche, dans le Nord, le bassin minier, Marine le Pen croit possible de convaincre des élus de terrains de la rejoindre. Bertrand Duteil de la Rochère, ancien chevènementiste, qui travaille avec elle est à la manœuvre.
On comprend l’intérêt de Marine le Pen à élargir sa base électorale en contournant les partis, mais quel intérêt pour les élus qu’ils démarchent de les rejoindre ?
Survivre. Survivre face à un Front National qui progresse fortement et pas seulement dans le sud. Marion Maréchal le Pen a bien identifié l’enjeu : "aux législatives de 2012 on avait fait une liste noire des personnalités faire battre, nous pourrions cette fois faire une liste blanche de celles qui sont cohérentes avec leurs idées". L’idée, c’est de proposer à des députés de droite qui perdront à coup sûr leur siège parce que le FN a parfois multiplier ses scores par deux dans leur circonscriptions, de dealer. On ne présente pas de candidat contre vous, vous êtes réélus et vous nous rejoignez pour constituer un groupe à l’assemblée nationale. Il faut 15 députés pour le constituer, un objectif à portée du Front.
Où sont ces élus ? Dans le sud bien sûr , le Var, les députés les Républicains sont tous en danger, Dans le Vaucluse aussi mais pas seulement. A Béziers, le député Elie Aboud candidat malheureux face à Robert Menard est courtisé. Dans le Loiret, le député Claude de Gamay confronté à une explosion du vote FN a été approché.
Où ces contacts se nouent ? A l’assemblée : c’est le travail de Gilbert Collard et de Marion Maréchal Le Pen. Sur le papier, la stratégie tient la route sauf que le prix à payer pour ces élus est élevé : basculer publiquement avant la présidentielle et les législatives : en appelant clairement à voter Marine le Pen dès le 1er tour.
Un aller sans retour pour le FN...
Axel De Tarlé, expert économie
Selon les chiffres de l'Insee publiés hier, l'espérance de vie augmente pour tous les Français sur 30 ans alors que les écarts entre les catégories socio-professionnelles restant toujours aussi importants.
Tout le monde a donc gagné, que ce soit les cadres, les inactifs, les agriculteurs ou les chômeurs qu'ils soient homme ou femme, tout le monde vit plus longtemps.
Que vous soyez, cadre, inactif, ouvrier, agriculteur, chomage, h / f...tout le monde vit plus longtemps.
Depuis les années 80, les femmes ont gagné 5,5 années de vie, mieux encore les hommes vivent près de sept ans de plus qu'avant.
Malheureusement, les écart et les inégalités perdurent. En gros, cela peut paraitre injuste mais, plus on est diplômé, plus on vit longtemps.
Les cadres de 35 ans auraient une espérance de vie de sept ans supérieure à celle d'un ouvrier sans doute à cause des risques professionnels plus fréquents comme les accidents ou les produits toxiques.
C'est d'ailleurs pour cela que l'on a créé le compte pénibilité, pour essayer de corriger un peu ces inégalités et permettre à ceux qui ont des métiers dur de partir un peu plus tôt à la retraite.
Mais, il n'y a pas que le travail ou la pénibilité qui entre en ligne de compte.
L'Insee parle d'un ensemble de facteurs qui explique ces différences comme le mode de vie, le tabac, l'alcool, l'alimentation ou les conditions de vie pendant l'enfance.
Certains écart peuvent être franchement inquiétant comme celui d'un homme cadre va vivre 16 ans de plus qu'un homme inactif du même âge.
D'ailleurs, les comportements de vie explique aussi, en parti, pourquoi les femmes, quelle que soit leur catégorie vivent toujours plus longtemps que les hommes.
SI vous prenez une femme ouvrière, catégorie la plus faible, elle vivra plus longtemps qu'un homme cadre qui est la catégorie la plus favorisée.