David Doukhan, Emmanuel Duteil et Anne Le Gall font le point sur l'actualité du jour.
David Doukhan, expert politique
La fameuse réforme constitutionnelle du Président de la République qui bloque car l'Assemblée et le Sénat s'opposent sur la question de la déchéance de nationalité.
Une opposition qui empêche François Hollande de convoquer le Congrès comme il le souhaitait. Alors ces derniers jours, il a tenté une ultime médiation et cette semaine, enfin, on saura si oui ou non le Président devra renoncer à cette réforme,
La décision, François Hollande la prendra précisément demain soir. Toute la journée de demain, le président du Sénat et celui de l’Assemblée nationale consulteront leurs troupes. Manuel Valls prendra lui-aussi de son côté de nombreux contacts informels auprès des parlementaires. Toutes ces informations convergeront vers l’Elysée en fin de journée, et c’est là que le Président et le Premier ministre trancheront.
Entre quoi et quoi ?
Entre la peste et le choléra.
Le plus improbable c’est le maintien tel quel du texte. Pour l’instant François Hollande est bien le seul à y croire encore tant les positions des députés et des sénateurs semblent totalement irréconciliables.
Donc, qu’est-ce qui reste ? L’abandon pur et simple, François Hollande ne veut pas en entendre parler, ne pas être capable d’aller au congrès c’est l’humiliation.
Un compromis mais sans la déchéance ? Un congrès juste sur l’état d’urgence donc. Au point où il en est, François Hollande accueillerait cela comme une bénédiction mais même ce scénario-là est très incertain puisqu’initialement la droite n’était prête à voter la réforme que si elle comprenait la déchéance. C’est tout ça qui va se dénouer dans les prochaines 48h.
Est ce qu'on peut dire que François Hollande joue très très gros ?
Oui, la preuve : en plein week-end de Pâques, il a convoqué son cabinet samedi matin pendant deux heures. Avec ces questions à son état-major : comment je m’en sors ? Et si je ne m’en sors pas, comment je sauve la face ? François Hollande essaiera de nous expliquer que tout ça c’est de la faute d’une droite politicienne et irresponsable, mais personne n’achètera. La vérité c’est qu’une fois encore, sa propre majorité l’a abandonné dans le désert, qu’il a encore plus creusé l’écart entre lui et la gauche sans rien gagner ni au centre ni à droite. Qui plus est, c’est lui qui a expliqué que cette réforme était essentielle pour protéger les Français face au terrorisme. S’il n’obtient pas son congrès, on retiendra qu’il n’a pas été assez fort. Ce serait une nouvelle fois l’image d’un Président enferré dans un imbroglio politique auquel plus personne ne comprend rien si ce n’est le fait qu’il s’y est mis tout seul.
Sa décision, il l'annoncera sous quelle forme ?
Ça dépend de la décision. Si la navette continue avec un texte inchangé, alors il le fera savoir discrètement, soit par ses porte-paroles soit par un simple communiqué. En revanche, s’il abandonne la déchéance ou s’il abandonne la réforme dans son ensemble, alors il pourrait s’exprimer solennellement à la télévision.
Anne Le Gall, experte innovation
Innovation : un bandeau intelligent pour protéger le cerveau des sportifs
Ce bandeau protège le cerveau en évaluant l'impact des chocs encaissés sur les terrains de rugby ou de football et même en cas de commotion cérébrale, de choc qui affecte le cerveau où le joueur est forcement sonné.
Le KO n'arrive que dans 15 % des cas, le reste du temps, les traumatismes passent inaperçus. Or des chocs répétés peuvent entrainer à la longue des problèmes de mémoire, d'équilibre ou des troubles émotionnels.
Cette question des commotions cérébrales nuit d’ailleurs depuis plusieurs années à l'image du football américain .
Ce bandeau indique en temps réel si le joueur doit quitter le terrain ou pas, c'est ça ?
Exactement ce bandeau en caoutchouc fait le tour de la tête comme un bandeau en éponge. Il est équipé de différents capteurs et d'un accéléromètre capable de mesurer l'impact d'un coup, sur la boite crânienne.
Si le choc pour le cerveau est sévère, il y a des diodes qui s'allument en rouge l’arrière de la tête, ce qui veut dire qu'il faut sortir du terrain et consulter un médecin.
Une prise en charge rapide limite le risque de séquelles pour le cerveau.
En revanche si le choc est mineur, les diodes clignotent en jaune et le joueur peut poursuivre le match.
Mais les données sont tout de même archivées, pour que le joueur puisse garder un historique des chocs qu'il subit au fil de sa carrière.
Ce bandeau, conçu par spécialiste en neurosciences australien, n’est pour l’instant qu’un prototype mais il est prometteur et moins encombrant que les systèmes que l’on trouve sur des casques de foot américain.
Il a d'ailleurs déjà été testé sur des rugbymen professionnels.