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Politique - Sylvain Chazot
Christophe Castaner a un peu mis le bazar, ce lundi 25 septembre, au sein du gouvernement.
Christophe Castaner c’est quasiment une bourde par intervention. Alors d’habitude ce n’est pas très grave et puis parfois, ça l’est un peu plus. Lundi, il est sur BFMTV où il est question du glyphosate, cet herbicide potentiellement cancérogène. Et le porte-parole du gouvernement s’engage.
Sauf que le Premier ministre n’a pas exactement pris cette décision, c’est bien ça ?
Exactement. Pendant que Christophe Castaner parle sur BFMTV, Matignon envoie un communiqué beaucoup moins engageant. L’objectif est bien d’interdire, à terme, le glyphosate, mais aucune date n’est donnée. "C’est fait exprès" explique au LAB un proche d’Édouard Philippe, car nous sommes en phase de négociation avec la Commission européenne sur le sujet.
Mais le mal est fait : Christophe Castaner est porte-parole du gouvernement. Quand il parle, c’est le gouvernement qui parle.
L’AFP fait donc une alerte : "Le glyphosate interdit en France pour tous les usages d’ici la fin du quinquennat". Et de nombreux médias reprennent l’information telle quelle.
Cela a eu des conséquences ?
La première c’est d’énerver la FNSEA, le premier syndicat agricole. “Il est hors de question” que la France prenne une position unilatérale sur le sujet, a fait savoir Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA.
On rappelle que vendredi dernier, 200 agriculteurs ont bloqué les Champs-Élysées, justement pour protester contre l’interdiction du glyphosate.
Résultat, Christophe Castaner a dû contacter l’AFP pour nuancer ses propres propos, ce qui est peu banal. Le gouvernement s’engage à “obtenir des progrès significatifs pour tous les pesticides" d’ici la fin du quinquennat, a-t-il indiqué, sans notion d’interdiction cette fois.