Alors qu'une société californienne a créé un robot de livraison baptisé REV 1, les cyclistes s'opposent déjà la circulation de l'engin sur leurs pistes réservées.
Jean-Pierre Montanay revient ce vendredi sur un robot de livraison inventé aux États-Unis, qui n’a pas encore été commercialisé mais qui fait déjà polémique.
Les nouveaux forçats des grandes villes sont ces livreurs à vélo, régulièrement en grève pour protester contre leur salaires de misère versés par des plateforme.
Ils font partie du décor aujourd’hui avec leurs gros sacs en toiles, ces cascadeurs de rue aux mollets affûtés qui risquent leur vie pour livrer en temps record, jour et nuit, des tonnes de bo-bun, de pizza, de sushi , voire même des plats cuisinés et pourquoi pas bientôt des assiettes concoctées par des chefs étoilées. Pour les restaurants, les plats à emporter sont un nouveau et juteux business et la livraison de repas, un marché qui explose dans le monde entier.
Et pourtant, ces livreurs ont du souci à se faire !
Pourquoi ? il y a pourtant du travail visiblement ?
Oui mais demain une nouvelle concurrence va leur faire du mal, les robots livreurs. Ils sont très performants comme ce modèle mis au point en Californie et dévoilé cet été baptisé REV 1. Un gros tricycle autonome qui fait tout tout seul pour 5.000 dollars pièces. Il est un peu plus gros qu’un vélo électrique, pèse 45 kg et se déplace à 25 km/h. Il peut contenir quatre à cinq gros sacs soit de l’épicerie soit des repas. Il est à l’essai actuellement auprès de restaurants en zones urbaines dans l’État du Michigan. Il suffit d’entrer un mot de passe pour récupérer la marchandise. Bardé de capteur et doté de 12 caméras, il peut même circuler sous la pluie et sur la neige.
Où circulera ce robot révolutionnaire ?
Il est encore expérimental mais il fait déjà polémique chez les Américains. La fronde n’est pas menée par ceux qui pourraient s’insurger contre la menace qui pèse sur ces livreurs au statut précaire mais par la communauté des cyclistes. Un lobby international qui fait régner la loi sur le bitume de Copenhague, d’Amsterdam ou de San Francisco. L’inventeur de cet engin compte bien lui faire emprunter les pistes cyclables. Or, les vélos ne sont pas très partageurs. Pas question d’héberger un robot sur leur territoire.
Cela dit, s’il y a une ville qui pourrait les accueillir confortablement ces robots autonomes et propres c’est bien Paris. À se demander si Anne Hidalgo, visionnaire, n’avait pas anticipé leur arrivée sur le marché demain en construisant des pistes cyclables XXL, extra larges.