Comme dans Les balades du week-end, Vanessa Zha débute ses chroniques en nous faisant voyager et en donnant de bons plans pour l'été. Marion Sauveur fait quant à elle un focus chaque jour sur un produit.
On part respirer les embruns, direction la Bretagne.
On se pose à Pont aven dans le Finistère à l’occasion d’une très belle exposition qui a lieu au musée de Pont-Aven. Mathurin Méheut, l’arpenteur de la Bretagne. Peintre très connu, c'est d’abord un dessinateur fascinant pour son trait de crayon, sa capacité à observer. Il a réalisé des milliers de dessins qui représentent des paysans, des marins des goëmoniers. Il avait un don pour les croquer. Et donc à partir de ses dessins, il peignait, composait des tableaux, en particulier des scènes de la vie quotidienne comme des processions ou des pardons, mais avec un regard très figuratif, très moderne, il parle d’un monde disparu de l’entre-deux guerres mais jamais de manière nostalgique.
Une peinture très contemporaine mais surtout colorée, une immersion bretonne.
Là, c’est l’affiche de l’expo, dans les bleus métalliques, les violets, les violines, les orangers, les verts aussi. C’est une scène de pardon au bord de la mer.
On voit un petit cirque aussi dans le fond, Denis Michel Boëll, conservateur général du Patrimoine nous en dit plus.
Avec Mathurin Meheut, on replonge donc dans les traditions bretonnes mais avec regard très personnel. Cette exposition, vous avez jusqu’au 31 décembre pour la voir.
C’est Gauguin no, qui a découvert Pont-Aven ?
C’est ce que l’on pense, mais en fait pas du tout ! C’est Henri Bacon, un peintre américain, qui, pose son chevalet en 1864. Il tombe tellement sous le charme de l’exotisme breton qu’il fait venir ses compatriotes américains. Ils y trouvent une vraie source d’inspiration avec tout ce qui fait la culture bretonne : les costumes, les Fest Noz, les pardons, les bretons tout simplement !
Ce n’est que 22 ans plus tard, en 1886 que Gauguin débarque. Les peintres français comme Serusier vont suivre. C’est d’autant plus facile pour eux depuis l’invention des tubes de peinture. Ils n’ont plus besoin de peindre enfermés dans leurs ateliers à Paris, pour y fabriquer leur peinture. Ils peuvent enfin peindre sur le vif ces belles « Gueules bretonnes » bien burinées, ces ports, ces navires, ces embruns, un coin très sauvage et préservé a l’époque et qui l’est toujours d’ailleurs !
Où est ce qu’on part se balader ?
Au départ de la Maison-Musée Gauguin « le chemin des peintres » à ne ratez pas la chapelle de Trémalo, où Gauguin a peint son fameux christ jaune et puis après je vous propose de longer La rivière de l’Aven. Gauguin adorait s’y baigner après avoir peint au Pouldu. Il y a une sublime balade d’une quinzaine de kilomètres qui vous conduit à la petite station balnéaire de Port-Manech -Station née d’ailleurs uniquement grâce à Pont aven.
Et nos chevalets et nos valises, on les pose où ?
À La carri’ere : deux chambres d’hôtes dans des lodges sur les hauteurs de Pont-Aven. C'estb très design, lumineux et calme.
Au Moulin de Rosmadec dans le centre Pont-Aven : un ancien moulin à vent du 15e siècle, avec une terrasse ombragée, vous avez quasiment les pieds dans l’eau.
Tout cet été, Marion Sauveur nous parle des produits estivaux de notre terroir. Ce matin, c’est un légume emblématique de la cuisine méditerranéenne.
C’est l’aubergine ! Un fruit consommé comme un légume, avec sa jolie peau violette foncée et sa chair blanche et fondante. C’est l’aubergine la plus commune en France, mais il existe plus de 300 variétés et notamment une blanche que l’on trouve aussi sur les marchés et au goût un peu moins marqué.
L’aubergine serait originaire d’Inde. Elle pousse en Europe depuis le XVe siècle. En France sa culture se développe particulièrement au XVIIIe siècle, grâce à Louis XIV qui ordonne qu’elle soit plantée à Versailles.
L’aubergine a une particularité : on la récolte et on la consomme avant sa pleine maturité sinon sa chair est amère ! L’idéal, c'est de choisir une aubergine de petite taille : sa peau est plus mince, sa chair plus dense et goûteuse et ses pépins moins nombreux.
Il faut qu’elle soit bien ferme, gonflée, avec une peau lisse et brillante, ni trop claire, ni trop foncée et avec un beau pédoncule vert, pas desséché.
Comment la préparer cette aubergine ?
En éventail. C’est une manière ludique de présenter l’aubergine. Et d’en faire manger aux enfants. Et je vous propose une version tomatée et au parmesan, pour rappeler les aubergines à la parmesane italienne.
On commence par découper, en tranches, les aubergines. Il faut simplement les inciser dans le sens de la longueur tous les un centimètre environ, tout en les maintenant attachées au pédoncule.
Une fois les aubergines coupées, on sale et poivre la chair. On ajoute un peu de piment d’Espelette pour relever un peu.
On coupe les tomates en rondelles. Et on garnit les aubergines de ces tranches de tomates sur la chair d’aubergine. On ajoute de l’origan sur les tomates.
On arrose un filet d'huile d'olive, on ajoute le parmesan, avant d’enfourner pendant une heure au moins à 160 degrés. N’hésitez pas à badigeonner les aubergines d’huile au fur et à mesure de la cuisson. Il faut que les tranches d’aubergines soient moelleuses et que le parmesan ait bien gratiné.
Chaque jour, vous demandez une astuce à un chef.
Aujourd’hui, c’est Irwin Durand, le chef du restaurant Le Chiberta à Paris.
Et il nous dit comment enlever l’amertume de l’aubergine.
“Ce que je leur conseille : ils épluchent leur aubergine, ils la massent un petit peu avec de la fleur de sel… Ils la laissent 30 minutes comme ça, ça va faire ressortir l’eau de l’aubergine. Ils pressent l’aubergine et après, ils viennent la cuire à la casserole - en enlevant l’eau de l’aubergine bien sûr avant… Et pour les gens qui avaient un peu de mal avec l’aubergine, ils vont retrouver tout le plaisir en ayant juste le goût de l’aubergine”.
Faire dégorger l’aubergine, c’est l’astuce du jour !
Au restaurant Le Chiberta, Irwin Durand cuisine cet été l’aubergine en dessert. Il le réalise avec une pâte à gnocchi, sans pomme de terre mais avec de l’aubergine. Cette pâte, il la transforme en chips ondulée. Il apporte la gourmandise avec une crème vanillée, on retrouve l’aubergine dans un caviar d’aubergine brûlé, pep’sé avec l’acidité d’un citron et de la pêche. On retrouve aussi de l’estragon pour apporter le côté végétal et très frais. C’est une assiette magnifique sous forme de millefeuille, très gourmande. Il ne faut pas avoir peur et goûter l’aubergine en dessert ! Chez Chiberta, à Paris.
Une deuxième adresse pour manger des courgettes cet été ?
Au restaurant qui porte bien son nom : Aubergine. C’est à Montrouge, dans les Hauts-de-Seine. Le chef Damien Després adore ce produit estival. Il prépare l’aubergine au miso en ce moment. Le miso c’est une pâte fermentée japonaise, avec laquelle il réalise une marinade un peu relevée. C’est servi avec du boulgour pour un plat végétal, mais aussi avec une épaule d'agneau confite à l'ail ou avec des rougets à la plancha.
https://www.aubergine-et-cie.fr/
L’aubergine en éventail
- 4 aubergines
- 8 tomates
- 100g de parmesan
- 20g d’huile d'olive
- poivre
- sel
- origan
- piment d’Espelette
La technique, c’est de découper en tranches les aubergines. Il faut simplement les inciser dans le sens de la longueur tous les un centimètre environ, tout en les maintenant attachées au pédoncule.
Une fois les aubergines coupées, salez et poivrez la chair et ajoutez un peu de piment d’Espelette pour relever un peu.
Coupez les tomates en rondelles. Et garnissez les aubergines de ces tomates sur chaque tranche d’aubergine. Parsemez de l’origan sur les tomates.
Arrosez d'un filet d'huile d'olive et ajoutez le parmesan, avant d’enfournez pendant une heure au moins à 160 degrés. N’hésitez pas à badigeonner les aubergines d’huile au fur et à mesure de la cuisson. Il faut que les tranches d’aubergines soient moelleuses et que le parmesan ait bien gratiné.
La cuisson parfaite de chair d’aubergine d’Irwin Durand au restaurant Le Chiberta à Paris
- Une aubergine
- Une gousse d’ail
- Du thym
- Huile d’olive
Faire une incision dans l’aubergine. Y insérer la gousse d’ail, du thym et de l’huile d’olive.
Placer l’aubergine dans un papier aluminium et laisser cuire au four, à 180 degrés, pendant 20 minutes.
La chair peut ensuite être travaillée avec des herbes comme la coriandre et le persil, ou encore du citron pour apporter un peu de pep’s.