L'argent, c'est le nerf de la guerre dans les copropriétés. Depuis le passage de la loi climat et résilience, les copros, via les syndics, ont l'obligation d'élaborer un plan pluriannuel de travaux d'isolation. Explication de Delphine Merle, de White Bird, administrateur de biens.
« L'objectif est de proposer aux copropriétés de pouvoir voter la réalisation de ces projets-là, qui contiennent des diagnostiques techniques globaux. Qui vont permettre d'avoir un chiffrage et d'avoir des aides. Car ces travaux, même avec des aides, sont onéreux et ils nécessitent des plans de travaux sur plusieurs années. C'est obligatoire pour les copropriétés de plus de 100 lots à partir de cette année, l'année prochaine pour des plus petites et en 2025 pour les copropriétés de moins de 50 lots. »
Il faut donc faire des devis, qui sont souvent coûteux à la charge de la copropriété. Des devis qui doivent ensuite être approuvés par tous lors des assemblées. Ce qui est difficile comme le sait chaque personne qui a déjà participé à une assemblée générale. Et autant faire en sorte de payer les travaux, le moins cher possible. Pour cela, il est possible de faire vérifier les devis et de débusquer les dépenses cachées.
Cette vérification, c'est le rôle du syndic ou du conseil syndicat de l'immeuble ?
Normalement, c'est le conseil syndical composé de vous et moi. Mais nous ne sommes pas des experts. Des start-ups proposent de le faire pour nous comme Manego. « On propose d'aider les copropriétés à vérifier le prix des références et du temps de main d'œuvre. Notre idée est venue d'un roulement à billes d'ascenseur qui devait être réparé. Il était proposé à 2.500 euros alors que le prix de référence du catalogue était de 120 euros. Et ce genre de chose, on le retrouve sur les ascenseurs, les blocs à incendies ainsi que sur les ravalements. » Selon Benoît Robillard.
Il y a beaucoup d'abus en ce moment sur les ravalements, la rénovation des façades ou le doublement par l'extérieur. Il faut être très attentif. « Sur la rénovation énergétique, à partir du moment que l'État subventionne, certaines entreprises gonflent les prix. Ce que l'on cherche, c'est obtenir des prix justes et que les subventions soient bien utilisées. »
Ce genre de vérification a quand même un prix. La start-up Manego se finance sur une partie de l'économie qu'a pu réaliser la copropriété.