Nous sommes le 1er avril, c'est fin du premier trimestre de l'année, c'est donc l'heure de tirer un premier bilan du marché de l'immobilier :
« Le volume de transaction en 2023 sera inférieur à 2021 et à 2022. 7 % de moins au premier trimestre. » selon Yann Jéhanno, président de Laforêt Immobilier. La conjoncture oblige à de la sagesse.
Les vendeurs doivent accepter une baisse des prix. Sur trois mois, on est sur une baisse de 0,8 % au niveau national. Les vendeurs doivent accepter qu'ils ont réalisé des plus-values importantes ces dernières années, ils doivent accepter de réajuster les prix pour rendre leurs biens commercialisables. »
Des acheteurs qui doivent faire face à des taux de crédit qui continuent de grimper.
Et oui, les banques autorisées à prêter à plus de 4 % en ce début d'avril. Beaucoup de locataires attendent, repoussent ou voient s'éloigner le rêve devenir propriétaire.
« Les locataires ont des difficultés de devenir propriétaires, les banques exigent des apports de plus en plus important, régulièrement jusqu'à 15 % relativement au montant emprunté. Ils restent dans leur logement, attendant une hypothétique période plus favorable. »
Enfin, les vendeurs et acheteurs sont confrontés à des règles bonnes pour la planète, mais difficiles pour le portefeuille. Travaux d'isolation thermique. Mais des centaines de milliers de logements sont classés F ou G, et il est devenu obligatoire de fournir un audit énergétique lorsque l'on vend : liste des travaux, coûts estimés, écrit noir sur blanc pour la bonne information des acquéreurs.
« On va sur des travaux pour gagner en terme énergétique, mais ça pose deux problèmes : les propriétaires vont devoir financer cette transition verte avec des réductions du prix de vente et les acquéreurs vont devoir trouver des solutions pour réaliser des travaux. On a un risque supplémentaire de blocage du marché immobilier. »
L'audit énergétique obligatoire coûte au vendeur : 1.000 euro. Et l'Europe veut imposer les travaux d'isolation aux propriétaires avant la vente sinon ils seront sanctionnés d'une décote correspondant aux coûts des travaux en 2030.