Pour les différents candidats, parvenir à faire trébucher Emmanuel Macron que l’on annonce au second tour de la présidentielle, c’est l’assurance de gagner quelques points.
Emmanuel Macron est devenu une cible à abattre pour ses concurrents
Les candidats à la présidentielle et leurs soutiens ne parlent plus que d’Emmanuel Macron, que ce soit en meetings, dans les interviews ou sur le terrain.
François Fillon l’a rebaptisé "Emmanuel Hollande" ou "François Macron".
Marine Le Pen le qualifie de "big chouchou des médias" ou de "Jean Claude Van Damne de la politique".
Quant à Benoît Hamon, il le décrit comme une "chimère". Et Jean-Luc Mélenchon estime que Macron a carrément "pourri la vie de milliers de gens avec sa participation à la loi El Khomri".
Ils l’ont rhabillé pour l’hiver prochain. Qu’est ce qui explique autant d’attaques ?
Pour ces quatre candidats, parvenir à faire trébucher Emmanuel Macron qu’on annonce au second tour de la présidentielle, c’est l’assurance de gagner quelques points. Et à la fin, peut-être, modifier l’ordre d’arrivée dans cette campagne où tout pourrait se jouer dans un mouchoir de poche.
Aujourd’hui, il n’y a que la qualification de Marine Le Pen au premier tour, qui semble est l’hypothèse sur laquelle s’accordent tous les états-majors de campagne. Il reste donc aux autres candidats une seule place à prendre.
Celui qui a le plus à perdre ou à gagner, c’est François Fillon ?
Oui, car le candidat des Républicains est persuadé que dans la dernière ligne droite, il va réussir à son doubler son rival avec, dit-il, "le désir d’alternance" des électeurs de droite. Bref qu’il y a un vote caché en sa faveur et qui lui permettra de passer devant Emmanuel Macron.
Il a donc décidé d’utiliser trois arguments pour y parvenir.
Le premier, c’est d’associer les noms d’Emmanuel Macron et de François Hollande, pour créer une candidature repoussoir. "Ça commence à entrer dans la tête des gens", se réjouit un très proche de François Fillon.
Deuxième argument anti-Macron, le manque de colonne vertébrale du président d’En Marche. Le 22 mars, les équipes de François Fillon ont envoyé aux élus soutiens de la campagne, une note sur les "les 29 revirements", de leur rival.
Enfin, troisième argument de la campagne anti-Macron, son manque d’expérience dans un contexte de crise économique et de fortes tensions internationales. Hier encore, c’est François Baroin en première partie du meeting de François Fillon à Quimper qui s’en est chargé avec cette image : "Qui voudrait monter dans un avion dont le pilote n’a jamais rien piloté".
Bref, le match Fillon-Macron c’est un match dans le match.