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SAISON 2016 - 2017

Compte tenu de l'engagement de Manuel Valls à soutenir le vainqueur de la primaire Benoît Hamon, son choix est une surprise.

La décision de Manuel Valls de voter pour Emmanuel Macron a provoqué des réactions très violentes au PS. La trahison ne passe pas même au nom du barrage à Marine Le Pen. L’hostilité de l’ancien Premier ministre au frondeur Benoît Hamon était connue. Ce choix n’est pas une surprise ?

Si, ce choix est une surprise compte tenu de l’engagement de Manuel Valls à soutenir le vainqueur de la primaire Benoît Hamon. Bien sûr, on savait bien que Manuel Valls voterait avec les pieds pour le candidat socialiste voire qu’il s’abstiendrait dans le secret de l’isoloir. Il avait même déjà annoncé publiquement qu’il ne lui apporterait pas son parrainage.
En prenant cette décision sans attendre sagement l’entre-deux-tours, Manuel Valls a mis le feu au PS d’Epinay. D’une balle, il a peut-être fait quatre voire cinq morts : d’abord Benoît Hamon dont la candidature vacillait déjà par de mauvais stratégiques sanctionnés par de bien ternes sondages autour de 10%, ensuite la primaire ensuite flinguée par l’un des finalistes au mépris de la charte signée par Valls lui-même, troisièmement le PS déjà à l’agonie le voilà transporté aux urgences de la politique en plein campagne, enfin Manuel Valls lui-même qui se coupe de sa famille et se retrouve en l’air car c’est peu dire qu’Emmanuel Macron ne l’a pas accueilli avec enthousiasme.

Mais ce n’est pas aussi un coup de poignard contre Emmanuel Macron ?

De la part de Manuel Valls, il ne semble pas. Mais c’est vrai que le candidat d’En Marche ! Ce serait bien passé de ce soutien encombrant au moment où il est déjà attaqué par François Fillon notamment sur le thème "Macron c’est Hollande bis". Il faut dire que les soutiens socialistes commencent à se voir beaucoup : Jean-Yves Le Drian, Manuel Valls et de nombreux députés PS qui annoncent chaque jour dans la presse locale leur ralliement. Malgré l’arrivée de quelques centristes et élus LR isolés, L’embarcation électorale de Macron penche nettement au centre gauche.

À quoi joue Manuel Valls alors ?

Il voit bien qu’Emmanuel Macron et ses amis dont quelques hollandais préparent la grande composition de l’après élection autour d’une force centrale social-libérale. Manuel Valls veut donc s’imposer dans cette reconstruction sans attendre l’entre-deux-tours. Avec l’espoir de diriger une composante voire un groupe parlementaire dans cette future majorité présidentielle.