Après une victoire aux primaires de la gauche, Benoit Hamon enchaîne les mauvaises semaines et les mauvaises nouvelles.
La campagne à gauche, et Benoit Hamon qui a de plus en plus de mal à se faire entendre
Dure campagne, rase campagne pour Benoit Hamon. Il était assez euphorique, fin janvier. Après sa victoire à la primaire de gauche. Mais là les semaines se suivent et se ressemblent. Et elles sont mauvaises. De pire en pire. La semaine dernière, il comptait sur le grand débat télévisé pour se relancer. Mais dès le lendemain, c’est l’affaire Bruno Le Roux qui éclate et qui brouille son message. Et puis deux jours plus tard, alors que Benoit Hamon présente son programme militaire, Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian annonce son ralliement à Emmanuel Macron. Un coup de poignard de plus. Mais c’est vrai qu’il y en a déjà eu un certain nombre.
Et oui, on a l’impression que les attaques viennent avant tout de son propre camp.
Au parti socialiste, Benoit Hamon a beaucoup de camarades. Mais il n’a pas beaucoup d’amis. Entre ceux qui ne sont pas convaincus par sa ligne et sa campagne. Comme François Hollande, et qui ne bougent pas le petit doigt. Entre son ancien adversaire Manuel Valls. Qui s’apprêterait dit-on à lui faire un croche-pattes ? Entre les personnalités socialistes qui filent chez Macron, comme le Drian ou Bertrand Delanoë, et l’hémorragie n’est pas prête de s’arrêter. Ça fait beaucoup pour un seul homme.
Le plus étonnant, c’est que les coups les plus rudes ne viennent pas de Fillon, Mélenchon, Macron ou Le Pen. Le pire, c’est que ceux-là ne le calculent même plus. Non, les attaques les plus violentes viennent du PS. Et le candidat socialiste éprouve les pires difficultés à se faire entendre. Résultat, cette semaine, Jean Luc Mélenchon lui est passé devant dans les sondages. Et voilà Hamon relégué en Cinquième position.
Bon on a l’impression que ça va être compliqué pour Hamon de gagner cette présidentielle. Mais est ce que Ce n’est pas autre chose qui se joue ?
Bien sûr. L’enjeu de cette campagne pour Hamon, ce n’est pas l’Elysée, c’est l’après 2017. Et l’avenir du Parti Socialiste.
Qui va le diriger ? Sur quelle ligne ? Alors Benoît Hamon, lui, il en est persuadé : la recomposition de la gauche se fera autour de lui. C’est très optimiste. En réalité, tout dépendra de son score de premier tour.
Je rappelle que le plus mauvais score d’un candidat socialiste à la présidentielle, c’est 17%. Lionel Jospin en 2002, qui avait été éliminé. Ça va être compliqué cette fois d’atteindre les 17%.
Et si Benoit Hamon termine effectivement cinquième avec 10% des suffrages, ce sera encore plus compliqué pour lui de conserver le leadership. Voilà tout simplement pourquoi ses camarades socialistes ne se bousculent pas au portillon pour soutenir sa campagne.