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SAISON 2016 - 2017

Bruno Jeudy nous livre son édito politique à quelques jours du second tour de l'élection présidentielle.

À dix jours du 2e tour, Emmanuel Macron est ballottage favorable. Sa visite hier à Amiens chez les salariés de Whirlpool a été chahutée. Mais ce qui vous inquiète : c’est l’absence de signal envoyé par le candidat d’En Marche ! l’électorat de droite privé de candidat après l’élimination de François Fillon ?
 
Et une élection n’est jamais pliée. Quelques chiffres d’abord et il concerne l’électorat de droite privé de candidat après l’élimination de François Fillon, une première pour la droite. Selon l’étude de l’Ifop pour Paris Match, 43% des électeurs du candidat des Républicains déclarent vouloir voter pour Emmanuel Macron, 29% disent vouloir s’abstenir ou ne se prononcent pas et 28% glisseront un bulletin Marine Le Pen. Dernier chiffre : depuis lundi la participation des électeurs fillonistes est passée de 78% à 71%, 7 points de moins en trois jours ! Autant dire que le début de campagne de l’entre deux tours n’a pas du tout rassuré l’électorat de droite.
 
La consigne de vote des Républicains appelant à ne pas donner une voix à Marine Le Pen n’aurait pas été assez claire ?
 
Difficile à dire et puis on sait depuis longtemps que les consignes de vote ne suffisent pas à convaincre les électeurs. C’est que le bureau politique des Républicains a bricolé un compromis qui convient à toutes les sensibilités de la droite et surtout qui ne complique pas la situation des candidats aux législatives. La plupart des leaders ont été très clairs : de François à Alain Juppé, de Nicolas Sarkozy à François Baroin.
Non, c’est au candidat Macron de faire des gestes, d’envoyer des signaux.
 
Lesquels ?
 
C’est à lui de les trouver. Mais il affirme avoir des soutiens de droite mais qu’on ne le voit jamais avec eux. Où est Dominique de Villepin ? Pourquoi ne voit-on pas Jean-Louis Borloo ? Quand Bruno Le Maire propose de travailler avec Emmanuel Macron après les législatives, il pourrait l’appeler. Vous voyez, il manque ces symboles, ces images rassurantes pour un électorat qui hésite. On sait que le Front républicains fonctionne très bien quand la gauche doit allier un candidat de droite confronté au FN. On l’a vu en 2002. On va finalement expérimenter le front républicain avec le droite le 7 mai.