Le ministre de l’Intérieur a relancé le chantier pour l’avènement d’un Islam de France, un projet qui devrait être compliqué à réaliser.
Hier, le ministre de l’Intérieur a relancé le chantier pour l’avènement d’un Islam de France. Est-ce l’échec garanti ?
Entendons-nous bien, personne ne le souhaite et ce n’est pas Jean-Pierre Chevènement, qui doit être le grand architecte de ce projet, qui est en cause.
Bien que l’homme soit déjà très contesté par beaucoup de musulmans car, précisément, il n’est pas musulman.
Mais le but non avoué de l’opération du gouvernement, c’est quoi ? C’est de faire marcher l’Islam au pas de la République, de le mettre sous surveillance et de faire en sorte que sa pratique soit compatible avec la loi française. Tout cela en faisant croire pourtant que l’État, au nom de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, ne s’ingère pas dans les affaires du culte musulman. Ça va être très compliqué.
En fait, Chevènement va être à la tête d’une nouvelle usine à gaz qui n’empêchera pas la montée de l’islam radical et militant en France.
Mais pourquoi ?
Parce que l’islam sunnite, qui est majoritaire en France, n’a pas de hiérarchie cléricale. L’État ne peut pas trouver des interlocuteurs qui fassent l’unanimité chez tous les musulmans.
Regardez le Conseil français du culte musulman, créé par Sarkozy en 2003, a du mal à se faire admettre. Pour beaucoup, il est noyauté par des intégristes et puis il est au centre de luttes d’influences terribles entre l’Algérie, le Maroc et la Turquie.
Le gouvernement veut justement couper le cordon ombilical avec ces influences étrangères mais, comme le dit Tareq Oubrou, l’imam de Bordeaux : "il ne suffit pas de construire une mosquée avec l’argent des seuls fidèles pour qu’elle soit modérée". Les prédicateurs les plus virulents, on les trouve sur sur Internet.
Ensuite, comment expliquer à ces pays qu’on ne veut pas de leur argent alors que l’on accepte celui de la Russie pour construire la nouvelle Église orthodoxe du quai Branly à Paris, avec ses cinq dômes ? Sa première pierre a même été posée en présence du vice Premier ministre russe.
Que faire alors ?
La montée de l’Islam radical est le fruit d’un cocktail explosif : celui de l’échec de l’intégration par l’école et le travail et de la désintégration des familles, celui aussi d’un laisser faire généralisé depuis 30 ans qui a favorisé les revendications communautaristes.
Les jeunes musulmans radicalisés accusent déjà ceux qui sont supposés représenter l’islam "officiel" de "collaboration" avec la République française.
Avec l’usine à gaz que prépare le gouvernement, ça ne risque pas de s’arranger.