Alors que personne n'aurait misé sur sa victoire il y a encore quelques semaines, François Fillon a largement remporté la primaire de la droite et du centre.
François Fillon l’outsider devient le favori de 2017.
Oui, il était l’outsider de la primaire de la droite, il devient depuis qu’il a gagné le favori de la présidentielle. Habitué à l’ombre des seconds rôles, Fillon va désormais être la cible de toutes les critiques.
Les coups de griffe de Juppé la semaine dernière n’étaient rien par rapport à ce qu’il va endurer de la gauche et du Front national. Fillon va être l’homme à abattre.
De la gauche, les accusations en ultralibéralisme, en traditionalisme, en incarnation d’une France réactionnaire vont pleuvoir. Du FN, les attaques en candidat de la bourgeoisie et du système, en héritier du quinquennat manqué de Sarkozy vont redoubler.
Fillon va devoir avoir le cuir solide pour résister et rester le favori, non plus seulement de son camp, mais de l’ensemble des Français. Une autre campagne s’ouvre, et c’est une autre paire de manche…
Va-t-il devoir ajuster son discours, se renier sur certains points ?
Surtout pas. Il doit rester lui-même. Trois mots résument son succès dans la primaire et ils peuvent être aussi ceux de son succès dans la présidentielle à venir.
D’abord, la conviction. Fillon est un homme de convictions. Les Français aiment ça et c’est précisément l’absence d’idées assumées et de constance qui ont rendu Sarkozy puis Hollande impopulaires pendant leur quinquennat. Avec Fillon, on sait où on va et il peut profiter de l’éclatement de la gauche pour, en regard, creuser son sillon.
Ensuite, la vérité. Fillon veut faire ce qu’il dit, même si cela déplaît. Il veut changer le logiciel de la pratique politique. Or les Français veulent en finir avec les mensonges, les promesses démagogiques qui nourrissent leur défiance. Fillon apparaît en cela courageux.
Enfin, la sobriété. Fillon, c’est l’anti Sarkozy, l’anti Trump, l’anti people. C’est un style sobre, très loin du bling-bling médiatique dont les Français sont fatigués.
Quelle va être son plus son plus gros défi ?
Faire comprendre aux classes populaires, aux oubliés de la mondialisation qui n’ont pas voté hier, que son programme de réformes radicales n’est pas synonyme pour eux de moins de protection et de moins de services publics. Sacré défi.